Suèd. 2022. Drame policier de Tarik Saleh avec Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mehdi Dehbi. Un fils de pêcheur, admis à l'université Al-Azhar au Caire, est mêlé aux jeux de pouvoir pour la succession du grand imam de l'institution. Récit captivant et bien charpenté, au carrefour du polar et du traité religieux. Réalisation alerte et sans fioritures. Composition colorée de F. Fares. Jeu subtil de T. Barhom.
Un fils de pêcheur, admis à l'université Al-Azhar au Caire, est mêlé aux jeux de pouvoir pour la succession du grand imam de l'institution. Récit captivant et bien charpenté, au carrefour du polar et du traité religieux. Réalisation alerte et sans fioritures. Composition colorée de F. Fares. Jeu subtil de T. Barhom.
Réalisateur suédois d'origine égyptienne, Tarik Saleh (le documentaire GITMO, le film d'animation METROPIA) s'est inspiré de l'actualité récente pour concocter un récit captivant et bien charpenté, au carrefour du polar, du drame politique et du traité religieux. De fait, il faut entendre comment le personnage d'Adam, toujours sur la corde raide, se sort invariablement d'affaire en citant judicieusement l'un ou l'autre précepte du Coran. Ou encore, constater de quelle manière un concours de récitation liturgique entre étudiants en vient presque à ressembler à une "battle" de rap. Constamment sur le qui-vive, la réalisation de Saleh se garde toutefois de faire de l'épate stylistique. La composition colorée de Fares Fares (JALLA! JALLA!, LA COMMUNAUTÉ) en policier hirsute et goguenard forme un heureux contraste avec le jeu intériorisé et subtil de Tawfeek Barhom (DANCING ARABS). (Texte rédigé en mai 2022, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Louis-Paul Rioux