L'avis de Mediafilm

Avec sa mise en scène discrète, rehaussée par une musique pleine de douceur, le réalisateur canadien d’origine bosniaque Igor Drljaca invite le spectateur à entrer avec délicatesse dans la bulle tranquille de deux jeunes, dont les amours estivales sont plombées par les rapports de classes. Tels des Roméo et Juliette des Balkans, les protagonistes sont les miroirs d’une société bosniaque coupée en deux. Par leur biais, Drljaca met en lumière les différentes perspectives qui s’offrent aux jeunes de son pays, selon leur milieu d’origine. Tandis que les uns ont la possibilité de s’ouvrir à d’autres pays, les autres sont condamnés à faire du surplace, dans un décor urbain morose. Un certain optimisme naïf parvient néanmoins à se déployer dans le film, grâce à quelques touches fantaisistes bien amenées, qui font oublier le caractère décousu du scénario. Le Serbe Pavle Cemerkic fait preuve de sensibilité dans le rôle du romantique protagoniste.

Céline Gobert