It. 2021. Drame de Jonas Carpignano avec Swamy Rotolo, Claudio Rotolo, Carmela Fumo. Une adolescente brave les interdictions et les dangers pour retrouver son père en fuite, soupçonné d'être impliqué dans le trafic de drogue au sein de la mafia calabraise. Récit nerveux, adoptant un point de vue original sur un thème connu. Quelques invraisemblances et longueurs. Réalisation de proximité. Performance intense de S. Rotolo. (sortie en salle: 3 juin 2022)
Une adolescente brave les interdictions et les dangers pour retrouver son père en fuite, soupçonné d'être impliqué dans le trafic de drogue au sein de la mafia calabraise. Récit nerveux, adoptant un point de vue original sur un thème connu. Quelques invraisemblances et longueurs. Réalisation de proximité. Performance intense de S. Rotolo. (sortie en salle: 3 juin 2022)
Né aux États-Unis d'un père italien, Jonas Carpignano s'est fait remarquer pour deux longs métrages (inédits au Québec). D'abord MEDITERRANEA en 2015, récit des épreuves vécues par des immigrés africains à Gioia Tauro, petite ville de Calabre; puis A CIAMBRA en 2017, sur les tribulations d'une communauté rom dans cette même localité. Quatre ans plus tard, le cinéaste clôt sa trilogie calabraise avec A CHIARA, a priori une autre histoire de microsociété gangrenée par le crime organisé, qui se distingue toutefois par son point de vue, celui d'une jeune fille naïve, en adoration devant un père en apparence parfait, en vérité prisonnier d'un cercle vicieux interlope. Du reste, Carpignano marque des points en évoquant un programme du gouvernement italien, visant à soustraire les enfants de mafieux de leur milieu malsain, dans le but de leur donner de meilleures perspectives d'avenir. Parfois invraisemblable et longuet en première partie, le récit gagne à la fois en nervosité et en atmosphère, grâce à une mise en scène de proximité, ponctuée par des éclairs poétiques et irréels. Issus d'une même famille, les interprètes non professionnels sont tous très justes. La jeune Swamy Rotolo est très intense et charismatique dans le rôle-titre.
Texte : Louis-Paul Rioux