Br. 2021. Drame de Alexandre Moratto avec Christian Malheiros, Rodrigo Santoro, Vitor Julian. À Sao Paolo, un jeune venu de la campagne cherche à échapper à l’emprise de son employeur, impliqué dans le trafic de main d’oeuvre illégale. Vision sombre du système économique et social brésilien. Récit exempt de sensationnalisme. Atmosphère de tension constante. Réalisation sobre. Intense C. Malheiros.
À Sao Paolo, un jeune venu de la campagne cherche à échapper à l’emprise de son employeur, impliqué dans le trafic de main d’oeuvre illégale. Vision sombre du système économique et social brésilien. Récit exempt de sensationnalisme. Atmosphère de tension constante. Réalisation sobre. Intense C. Malheiros.
Après avoir montré l’itinérance d’un adolescent homosexuel dans SOCRATES (inédit au Québec), Alexandre Moratto continue son exploration des tourments de la jeunesse défavorisée au Brésil. Cette fois, c’est en montrant comment les plus démunis se retrouvent embrigadés contre leur gré dans un système économique sans pitié. Filmé avec sobriété et dénué de sensationnalisme ou de pathos, le récit déjoue les attentes et conserve son intérêt de bout en bout. En premier lieu grâce à une atmosphère de tension constante, capable d’exploser à tout moment. Ensuite par le biais de la subtile mutation du protagoniste, loin des clichés du film de vengeance. En outre, Moratto et sa coscénariste formulent un commentaire social pertinent et nuancé, évoquant le lien étroit entre le développement du pays et l’emploi de pratiques illégales, connues, mais tolérées par le gouvernement. Dommage dans ces conditions que le dénouement - sujet à de multiples interprétations - paraisse un peu trop précipité. Dans le rôle d’un jeune torturé entre sa conscience et la nécessité de s’en sortir, Christian Malheiros (déjà vedette de SOCRATES) livre une prestation intense. Justes et naturels, ses partenaires ne sont pas en reste.
Texte : Charles-Henri Ramond