Fr. 2020. Drame policier de Anne Fontaine avec Virginie Efira, Omar Sy, Grégory Gadebois. Alors qu'ils escortent jusqu'à l'aéroport un demandeur d'asile expulsé du pays, trois policiers parisiens réalisent qu'ils signent ni plus ni moins son arrêt de mort. Adaptation tendue du roman de Hugo Boris. Parti pris narratifs efficaces. Quelques longueurs et flottements. Réalisation sensible. Très bon trio d'interprètes.
Alors qu'ils escortent jusqu'à l'aéroport un demandeur d'asile expulsé du pays, trois policiers parisiens réalisent qu'ils signent ni plus ni moins son arrêt de mort. Adaptation tendue du roman de Hugo Boris. Parti pris narratifs efficaces. Quelques longueurs et flottements. Réalisation sensible. Très bon trio d'interprètes.
Le film s'amorce avec une présentation des trois protagonistes à la RASHOMON, c'est-à-dire par l'illustration des mêmes événements, racontés du point de vue de chacun des personnages. En émerge une peinture sociale empreinte d'humanité. Puis, dans la deuxième partie de cette adaptation sentie du roman de Hugo Boris, Anne Fontaine joue la carte du huis clos en voiture. Efficaces, à défaut d'être originaux, ces deux partis pris narratifs servent bien la réflexion de Boris sur la rigidité des lois, le devoir et le libre arbitre face à des choix éthiques épineux. Tendue, sensible, la mise en scène de la réalisatrice des INNOCENTES forme un écrin de choix pour son formidable trio d'interprètes. Grégory Gadebois (MARVIN OU LA BELLE ÉDUCATION) hérite de la partition la plus complexe et se distingue avantageusement. Quelques longueurs et flottements surviennent cependant au cours du trajet et, dans le rôle de la victime sacrificielle quasi mutique, l'Iranien Payman Maadi (UNE SÉPARATION) n'est pas exploité à son plein potentiel. (Texte rédigé en novembre 2020, dans le cadre du Festival Cinémania)
Texte : Louis-Paul Rioux