Esp. 2020. Drame de Rodrigo Sorogoyen avec Marta Nieto, Jules Porier, Alex Brendemuhl. Dix ans après la disparition de son garçon de six ans dans des circonstances mystérieuses, une restauratrice rencontre un adolescent qui lui rappelle le disparu. Oeuvre émouvante sur le deuil et le retour à la vie. Récit imprévisible, riche en non-dits. Mise en scène parfaitement maîtrisée. Interprétation subtile et bouleversante de M. Nieto.
Dix ans après la disparition de son garçon de six ans dans des circonstances mystérieuses, une restauratrice rencontre un adolescent qui lui rappelle le disparu. Oeuvre émouvante sur le deuil et le retour à la vie. Récit imprévisible, riche en non-dits. Mise en scène parfaitement maîtrisée. Interprétation subtile et bouleversante de M. Nieto.
MADRE s'ouvre sur une scène incroyablement forte et tendue, durant laquelle nous partageons l'angoisse d'une mère vivant à distance - par l'entremise du téléphone - l'incident qui provoquera la disparition de son fils. Ce début inoubliable - un plan-séquence au suspense époustouflant - est en fait un court métrage multiprimé dont le présent film constitue l'extension. Ce qui s'annonçait comme un thriller haletant se mue toutefois rapidement en un drame intimiste, dont l'enjeu n'est pas tant la disparition qui a mené à un deuil, que de possibles retrouvailles conduisant à une renaissance. Ces retrouvailles sont-elles maternelles ou amoureuses? Sans doute un peu des deux, tant MADRE cherche à saisir toute la complexité du sentiment maternel. Et le film y parvient dans une large mesure, grâce à son scénario imprévisible, qui maîtrise l'art de l'ambiguïté et du non-dit. Aussi à l'aise dans le suspense que dans le frémissement, la mise en scène de Rodrigo Sorogoyen témoigne d'une grande maîtrise, tout en captant la moindre nuance du jeu de Marta Nieto, mémorable en mère courage à fleur de peau. (Texte rédigé en novembre 2020, dans le cadre du Festival Cinémania)
Texte : Georges Privet