G.-B. 2020. Comédie policière de J Blakeson avec Rosamund Pike, Dianne Wiest, Eiza González. Une arnaqueuse de personnes âgées commet l'erreur de s'en prendre à une dame qui entretient des liens surprenants avec la mafia russe. Exposition habile d'une problématique sociale terrifiante. Bonne dose d'humour noir. Des longueurs. Réalisation efficace et mordante. Prestation remarquable de R. Pike.
Une arnaqueuse de personnes âgées commet l'erreur de s'en prendre à une dame qui entretient des liens surprenants avec la mafia russe. Exposition habile d'une problématique sociale terrifiante. Bonne dose d'humour noir. Des longueurs. Réalisation efficace et mordante. Prestation remarquable de R. Pike.
L'exploitation des aînés, dont il est question dans I CARE A LOT, est d'autant plus monstrueuse qu'elle se fait sous le couvert de la loi, avec la bénédiction de l'État. Si le sujet est douloureux et potentiellement risqué, le traitement qu'en fait J Blakeson (THE DISAPPEARANCE OF ALICE CREED, THE 5TH WAVE) est pour le moins audacieux. À la fois cruel, lucide et teinté d'humour noir, son regard aborde de front les aspects les plus repoussants, via une réalisation qui sait - malgré quelques longueurs - être à la fois efficace et mordante. La distribution sans faille aide le cinéaste à négocier adroitement les nombreux changements de ton d'un récit qui flirte constamment avec les limites du mauvais goût, sans jamais y succomber. Rosamund Pike (GONE GIRL) est tout simplement éblouissante en arnaqueuse aussi jouissive que monstrueuse, coeur sombre mais fascinant d'une fable qui en dit plus qu'on voudrait le croire sur les paradoxes moraux de notre époque.
Texte : Georges Privet