L'avis de Mediafilm

Vers la fin du précédent MEKTOUB, MY LOVE - CANTO UNO, une séquence de plus de vingt minutes dans une boîte de nuit testait l'endurance du spectateur. Le deuxième épisode de cette saga sur la jeunesse et l'amour, librement adaptée du roman "La blessure, la vraie" de François Bégaudeau (ENTRE LES MURS), corse l'épreuve. Presque toute l'action (trois heures vingt-six minutes au compteur) se déroule dans ce même club de danse, avec les minces enjeux dramatiques focalisés sous la ceinture. Abdellatif Kechiche (LA VIE D'ADÈLE) atteint en effet des sommets de complaisance et de racolage avec ce déballage vulgaire et répétitif de corps féminins, disposés tel un terrain de jeu pour mâles libidineux. Assorti d'une longue scène de sexe qui semble avoir pour seul objectif de provoquer le spectateur, cet INTERMEZZO constitue un geste de cinéma radical, à prendre ou à laisser. Très naturels, les interprètes ont surtout l'occasion de mettre en valeur leur jeu, disons, physique. (Texte rédigé en mai 2019, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle)