L'avis de Mediafilm

LEAVING NEVERLAND s'élève bien au-delà du simple reportage sensationnaliste sur les gestes répréhensibles que Michael Jackson aurait commis envers des enfants. Durant quatre heures, le cinéaste Dan Reed révèle les rouages de la prédation pédophile. En mettant en parallèle les témoignages extrêmement troublants de Robson et Safechuck, le montage illustre avec éloquence la stratégie employée par la superstar pour amadouer, séduire et mettre en confiance non seulement les enfants, mais également leur entourage (mères, frères, soeurs et conjointes). La démonstration est d'autant plus convaincante qu'elle repose sur une recherche étoffée et des documents d'archives inédits montrant Jackson dans des situations compromettantes, en particulier des photos intimes, des lettres et des extraits audio. Du coup, les données audiovisuelles connues de tous prennent soudainement un autre sens, plus insidieux. La détresse des deux victimes demeure évidente à l'écran, l'amour qu'elles éprouvent encore pour le défunt chanteur étant contaminé par les abus répétés qu'il leur a fait subir.