Aust. 2019. Comédie dramatique de Mirrah Foulkes avec Mia Wasikowska, Damon Herriman, Benedict Hardie. Un marionnettiste ivrogne bat à mort son épouse, puis reporte le blâme sur leur vieille servante et son mari gâteux, qu'il accuse de sorcellerie. Récit féministe, reprenant astucieusement la trame d'un spectacle de marionnettes anglais du XVIIe siècle. Discours social très actuel, quoiqu'un peu appuyé. Réalisation alerte et colorée. Performances dans la note.
Un marionnettiste ivrogne bat à mort son épouse, puis reporte le blâme sur leur vieille servante et son mari gâteux, qu'il accuse de sorcellerie. Récit féministe, reprenant astucieusement la trame d'un spectacle de marionnettes anglais du XVIIe siècle. Discours social très actuel, quoiqu'un peu appuyé. Réalisation alerte et colorée. Performances dans la note.
Peu connue en Amérique, la comédienne australienne Mirrah Foulkes étonne avec ce premier long métrage résolument original. Sa relecture féministe de "Punch et Judy", spectacle de marionnettes anglais du XVIIe siècle, lui-même inspiré de la "commedia dell arte", est assorti d'un discours social toujours très actuel - quoiqu'un peu appuyé - sur les tribunaux populaires, les fausses croyances, la misogynie et le narcissisme. En plus d'emprunter certains motifs à THE WITCH de Robert Eggers, le scénario astucieux reprend, dans une subtile mise en abyme, les éléments dramatiques et symboliques du spectacle de marionnettes original, au risque de confondre le spectateur non averti (Que vient faire ce crocodile dans l'histoire? Échapper un bébé par la fenêtre, n'est-ce pas trop loufoque?) En dépit de moyens financiers visiblement modestes, Foulkes a conçu un divertissement tragicomique alerte et coloré, avec un sens du suspense certain. Face à une solide Mia Wasikowska, tour à tour conciliante et vengeresse, Damon Herriman se fend d'une performance à la fois truculente et détestable.
Texte : Louis-Paul Rioux