Fr. 2019. Drame biographique de Lou Jeunet avec Noémie Merlant, Niels Schneider, Benjamin Lavernhe. Au tournant du XXe siècle, les expériences photographiques et érotiques vécues par l'aspirante écrivaine Marie de Héredia avec le romancier Pierre Louÿs. Extrapolations coquines et irrévérencieuses à partir de la correspondance des deux artistes. Force dramatique inégale. Images et reconstitution d'époque fignolées. Jeu sensuel et plein d'aplomb de N. Merlant et N. Schneider.
Au tournant du XXe siècle, les expériences photographiques et érotiques vécues par l'aspirante écrivaine Marie de Héredia avec le romancier Pierre Louÿs. Extrapolations coquines et irrévérencieuses à partir de la correspondance des deux artistes. Force dramatique inégale. Images et reconstitution d'époque fignolées. Jeu sensuel et plein d'aplomb de N. Merlant et N. Schneider.
Scénariste de téléfilms, Lou Jeunet réalise un premier long métrage audacieux, résolument féministe. De fait, le destin de Marie de Héredia, muse et modèle de Pierre Louÿs ("La femme et le pantin"), devenue à son tour romancière à succès, méritait d'être raconté. Partant de la correspondance entre ces deux libres penseurs et des photographies les mettant en scène, la cinéaste et sa coscénariste Raphaëlle Desplechin (NOS BATAILLES) ont extrapolé des situations coquines et irrévérencieuses, qui se révèlent toutefois d'une force dramatique inégale. Ainsi, les scènes d'insouciance sonnent plus juste que celles où le sentiment amoureux prend le pas. Si la reconstitution d'époque et la mise en images sont fignolées, quelques touches modernes, notamment dans la trame sonore et certains mouvements de caméra, créent un effet de distanciation confinant à la coquetterie. L'interprétation sensuelle et pleine d'aplomb de Noémie Merlant (PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU) et Niels Schneider (SYMPATHIE POUR LE DIABLE) complète bien celle, plus intériorisée, de Benjamin Lavernhe (LE GOÛT DES MERVEILLES), en cocu lucide. (Texte rédigé en novembre 2019, dans le cadre du festival Cinemania)
Texte : Louis-Paul Rioux