L’AVIS DE MEDIAFILM

Puisant dans ses souvenirs familiaux, Elizabeth Chomko signe un premier long métrage riche en conflits intergénérationnels et en remises en question. Un brin théâtral, pas entièrement crédible (la référence à la guerre de Corée apparaît invraisemblable, eu égard à l'âge des protagonistes), son scénario repose toutefois sur des émotions très concrètes: le chagrin appréhendé d'une douloureuse séparation amoureuse, le mélange d'amusement et de compassion devant la perte de cognition d'un être cher et vieillissant, la peur de l'engagement, l'angoisse face au futur, la culpabilité liée au manque de courage, etc. Chomko se révèle également habile dans l'écriture de dialogues incisifs, qui camouflent souvent une touchante tendresse. Sa réalisation sans chichi mise tout sur les performances fortes et nuancées d'interprètes de grand talent.

Texte : Louis-Paul Rioux