G.-B. 2017. Comédie dramatique de Terry Gilliam avec Adam Driver, Jonathan Pryce, Joana Ribeiro. En Espagne, un réalisateur américain retrouve le cordonnier qui jouait Don Quichotte dans son film étudiant, mais réalise qu'il n'a jamais décroché de son personnage. Variations échevelées sur les thèmes du roman de Cervantès. Satire hargneuse et lourde de l'industrie du cinéma. Réalisation inventive. A. Driver sans boussole. Excellent J. Pryce.
En Espagne, un réalisateur américain retrouve le cordonnier qui jouait Don Quichotte dans son film étudiant, mais réalise qu'il n'a jamais décroché de son personnage. Variations échevelées sur les thèmes du roman de Cervantès. Satire hargneuse et lourde de l'industrie du cinéma. Réalisation inventive. A. Driver sans boussole. Excellent J. Pryce.
Après 25 ans de déboires (relatés en partie dans le documentaire LOST IN LA MANCHA), le projet-phare de Terry Gilliam voit enfin le jour. À l'arrivée hélas, trop de vulgarité gratuite et de hargne accumulée contre l'industrie du cinéma transpirent de ces variations échevelées et mises en abyme socioculturelles lourdes sur les thèmes du classique de Cervantès. D'entrée de jeu, difficile de croire que le protagoniste - joué sans boussole par Adam Driver - ne fasse pas le lien entre son contrat de pub et son film d'étude, avant que son patron (caricatural Stellan Skarsgard) ne le lui signale. Certes, THE FISHER KING est convoqué, à travers les situations absurdes engendrées par le cordonnier fou, mais la force poétique et tragique en moins. Heureusement, le réalisateur de 12 MONKEYS sait toujours composer des tableaux baroques et fantastiques brillants, surtout en bout de course. Et en successeur des regrettés Jean Rochefort et John Hurt, Jonathan Pryce (BRAZIL, THE BROTHERS GRIMM) joue avec panache et nuance le pathétique chevalier anachronique. (Texte rédigé en mai 2018, dans le cadre du Festival de Cannes - Film de clôture)
Texte : Louis-Paul Rioux