It. 2018. Drame d'horreur de Luca Guadagnino avec Dakota Johnson, Tilda Swinton, Mia Goth. En 1977 à Berlin, une jeune Américaine est admise dans une prestigieuse académie de danse, qui se révèle dirigée par des sorcières. Remake ambitieux d'un classique du cinéma d'horreur. Des longueurs. Trame sonore d'une beauté ensorcelante. Réalisation esthétisante. Moments de fulgurance. Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 2 novembre 2018)
En 1977 à Berlin, une jeune Américaine est admise dans une prestigieuse académie de danse, qui se révèle dirigée par des sorcières. Remake ambitieux d'un classique du cinéma d'horreur. Des longueurs. Trame sonore d'une beauté ensorcelante. Réalisation esthétisante. Moments de fulgurance. Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 2 novembre 2018)
Avec ses teintes terreuses et son rythme léthargique, ce remake esthétisant d'un flamboyant classique de Dario Argento par le réalisateur de CALL ME BY YOUR NAME déroute de prime abord. Luca Guadagnino et son scénariste David Kajganish (A BIGGER SPLASH) ont en effet enrichi le récit en l'ancrant solidement dans l'Allemagne de la fin des années 1970, tant sur le plan sociopolitique (le détournement du vol 181 de la Lufthansa par la bande à Baader, le souvenir encore vivace des camps de concentration) qu'artistique (les références au cinéma de Fassbinder et Von Trotta). Si ces digressions ralentissent souvent l'action, elles mettent la table pour des moments de fulgurance, plus saisissants que terrifiants cela dit. D'une ensorcelante beauté, la trame sonore de Thom Yorke (Radiohead) contraste joliment avec l'effrayante partition composée par le groupe Goblin pour le film d'Argento. Demeurant dans le ton particulier de l'oeuvre, l'interprétation est dominée par Tilda Swinton, égérie de Guadagnino (I AM LOVE, A BIGGER SPLASH), d'une remarquable sobriété dans trois rôles très contrastés.
Texte : Manon Dumais