L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette touchante chronique sentimentale tire en partie son inspiration des souvenirs d'enfance de la réalisatrice. Reprenant quelques éléments distinctifs du cinéma bollywoodien (amours impossibles, passages dansés, esthétique colorée), Rohena Gera agrémente son récit d'une dénonciation bien sentie de discriminations sociales graves, toujours taboues dans son pays. La délicatesse dont elle fait preuve pour aborder les différences de classe, la pauvreté ou la condition des femmes s'avère en effet remarquable. Par cette approche mesurée, Gera parvient à conférer à une amourette un brin prévisible une tournure étonnamment profonde. Sobre, sans lenteur et visuellement maitrisée, sa mise en scène n'est pas en reste. Entre autres réussites, soulignons la fort belle exploitation des espaces intérieurs, chaque pièce devenant un marqueur social important. Enfin, les performances de Tillotama Shome (MONSOON WEDDING) et Vivek Gomber se distinguent par leur grande justesse de ton.

Texte : Charles-Henri Ramond