All. 2018. Chronique de Florian Henckel von Donnersmarck avec Tom Schilling, Sebastian Koch, Paula Beer. Un aspirant-peintre s'éprend de la fille du gynécologue qui, à l'époque du nazisme, avait ordonné l'exécution de sa tante, une amoureuse des arts schizophrène. Récit classique, librement inspiré de la vie de Gerhard Richter. Réalisation soignée, mais plutôt sage. Interprétation dominée par le froid S. Koch et l'incandescente S. Rosendahl. (sortie en salle: 8 mars 2019)
Un aspirant-peintre s'éprend de la fille du gynécologue qui, à l'époque du nazisme, avait ordonné l'exécution de sa tante, une amoureuse des arts schizophrène. Récit classique, librement inspiré de la vie de Gerhard Richter. Réalisation soignée, mais plutôt sage. Interprétation dominée par le froid S. Koch et l'incandescente S. Rosendahl. (sortie en salle: 8 mars 2019)
Librement inspiré de la vie du peintre Gerhard Richter, cet éloge de l'anticonformisme en art est pourtant mis en scène sans réelle prise de risque, alors que le scénario s'enferme dans les conventions dramatiques et les raccourcis psychologiques. Couvrant une période de plus de trente ans, le récit ne peut éviter les longueurs et baisses de régime. Production de prestige, NEVER LOOK AWAY recèle toutefois de beaux instants de grâce, surtout dans la première heure, où l'incandescente Saskia Rosendahl (LORE) ébahit et émeut en âme généreuse broyée par son temps. Le film vaut également pour son portrait d'une ville allemande sous le joug de deux dictatures consécutives, de même que pour son illustration de l'effervescence créatrice du Düsseldorff des années 1960, où Richter a imaginé le style "photoréaliste flouté" qui l'a rendu célèbre. Émouvante victime de la Stasi dans le remarquable LA VIE DES AUTRES, Sebastian Koch excelle ici encore, sous la direction du même Florian Henckel von Donnersmarck (THE TOURIST), en froid bourreau d'une famille amoureuse des arts.
Texte : Louis-Paul Rioux