Dovlatov
Dovlatov
L'avis de Mediafilm
"Il faut du courage pour rester intègre quand on est personne". Cette déclaration d'un personnage secondaire à Sergei Dovlatov résume parfaitement le propos de ce tableau vivant d'un temps révolu et lointain, en même temps si proche. La fascinante musique des mots rappelle le cinéma d'Andrei Zviaguintsev (LEVIATHAN, LOVELESS), et les radicaux partis pris de mise en scène, le SIERANEVADA de Christi Puiu. De la chair de festival en somme. Celle-ci, provenant de Aleksey German Jr., se distingue par la rigueur de sa démonstration des mécanismes de pensée, de parole et de défense des intellectuels dans l'URSS de Leonid Brejnev. La caméra mobile semble s'introduire clandestinement dans des appartements et des bureaux enfumés et surpeuplés, pour épier des conversations chargées d'ironie défiant la censure en direct imposée par les gardiens du régime. On en sort avec les yeux qui piquent et l'impression d'avoir voyagé dans le temps, escorté par l'excellent Milan Maric dans le rôle-titre. Et cela, même si certaines scènes s'étirent et que, dans la durée imposée des plans séquences, les dialogues en mitraille éprouvent parfois la patience des spectateurs. (Texte rédigé en février 2018, dans le cadre du Festival de Berlin)
Synopsis
Leningrad, 1971. Sergei Dovlatov est poète, écrivain, journaliste. Mais au sein des instances décisionnelles, sa parole sardonique n'intéresse personne. Parce qu'il n'arrive pas à faire publier ses textes, on lui refuse le statut de membre du syndicat des écrivains. Et parce qu'il n'en fait pas partie, on refuse de le publier. L'absurdité de la situation ne lui échappe pas, pas plus qu'à son épouse, ses amis et ses collègues, qui fréquentent les mêmes salons d'intellectuels dissidents et qui, à quelques exceptions près, se heurtent au même mur de censure bureaucratique. Durant cette première semaine de novembre, Dovlatov se verra confier quelques commandes d'articles, l'un sur le tournage d'un film par le syndicat des travailleurs d'un chantier naval, un autre sur un ouvrier poète qui travaille à la construction du métro. Mais ses textes critiques et teintés d'ironie ne répondent pas à la commande. Et dire que tout ce qu'il souhaite vraiment, c'est amasser suffisamment d'argent pour acheter une poupée à sa fille!
Année
2018Genre
Drame biographiqueDurée
126 min.Origine
RussieInformation
Genre
Drame biographique
Année
2018
Durée
126 min.
Réalisation
Scénario
Photographie
Pays
Russie
Pologne
Serbie