Fr. 2017. Drame de Mélanie Laurent avec Maria Valverde, Gilles Lellouche, Ibrahim Ahmed. Une photographe espagnole en quête d'absolu se heurte au désir de stabilité de son mari, un ex-correspondant de guerre traumatisé. Adaptation audacieuse du roman de Christophe Ono-dit-Biot. Récit en trois temps déroutant. Quelques clichés. Réalisation ambitieuse, parfois maniérée. Interprètes habités. (sortie en salle: 6 juillet 2018)
Une photographe espagnole en quête d'absolu se heurte au désir de stabilité de son mari, un ex-correspondant de guerre traumatisé. Adaptation audacieuse du roman de Christophe Ono-dit-Biot. Récit en trois temps déroutant. Quelques clichés. Réalisation ambitieuse, parfois maniérée. Interprètes habités. (sortie en salle: 6 juillet 2018)
Avec RESPIRE, la comédienne Mélanie Laurent (INGLOURIOUS BASTERDS, LE RETOUR DU HÉROS) avait démontré un réel tempérament de cinéaste. En adaptant le roman de Christophe Ono-dit-Biot - récit en trois temps aux tonalités très contrastées -, elle s'est mise davantage en danger. Sous le signe du bonheur et du plaisir sexuel, la première partie se vautre dans le style devenu maniéré des derniers Terrence Malick (TO THE WONDER, KNIGHT OF CUPS, SEA OF SONG), voix off distanciée à la clé. Plus morne et étouffant à l'heure de la désillusion, le mitan n'évite pas les clichés sur les affres de la création, mais gratifie le spectateur en moments familiaux tendres et déchirants. C'est toutefois au dernier segment que Laurent gagne son pari, en négociant un audacieux virage narratif et formel. Sous un soleil de plomb et sur un rythme languissant, son investigation psychologique et policière fascine et émeut, donnant tout son sens (ou ses sens?) au titre du film. Face à un très habité Gilles Lellouche (THÉRÈSE DESQUEYROUX, LA FRENCH), Maria Valverde (EL REY DE LA MONTANA) défend avec un rare abandon une artiste égocentrique en quête d'ailleurs et d'absolu.
Texte : Louis-Paul Rioux