L’AVIS DE MEDIAFILM

En campant le récit au début des années 1970 et en concentrant l'action sur l'île - sans détour par Manhattan -, le réalisateur de KINGS OF SUMMER s'autorise une audacieuse relecture de la genèse de King Kong. De fait, ce croisement entre APOCALYPSE NOW, THE LOST WORLD et les films de monstres japonais carbure de manière inattendue à l'humour noir et la dérision, avec des résultats souvent jouissifs, mais qui ne feront pas l'unanimité. Du reste, les puristes pourront déplorer ici l'absence de la dimension "belle et la bête", au coeur du mythe de Kong. Pourtant, la solution dramatique privilégiée par les auteurs, plus réaliste, s'avère tout aussi touchante. Cela dit, le récit ne se distingue pas par son originalité ni les personnages par leur profondeur. À l'exception du naufragé des années 1940, incarné avec bonhomie et sensibilité par John C. Reilly. Face à ce dernier, Samuel L. Jackson joue avec un aplomb méritoire son rôle caricatural d'officier revanchard. Bourré de scènes d'action excitantes et de combats titanesques spectaculaires, le film profite d'effets spéciaux haut de gamme, qui magnifient le gigantisme inégalé du célèbre primate.

Texte : Louis-Paul Rioux