L'avis de Mediafilm

Le réalisateur de MADEMOISELLE CHAMBON et QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS signe une adaptation étonnamment moderne du roman de Guy de Maupassant. Comme dans LA LOI DU MARCHÉ, Stéphane Brizé recourt par moments à l'improvisation, avec un résultat plutôt désarçonnant, les scènes d'échanges désinvoltes contrastant avec le ton général de l'oeuvre, grave et très respectueux de la langue de Maupassant. Le cinéaste marque cependant des points dans sa manière novatrice de raconter ce classique récit de descente aux enfers, dans un assemblage de flashbacks, de "flash-forwards" et d'ellipses audacieuses, propre à favoriser la pleine participation du spectateur. Et à l'instar de MOMMY, le format carré de l'image (4/3) accentue le sentiment de claustration et d'aliénation de l'héroïne déçue, en particulier durant la très évocatrice séquence de la nuit de noces. Tour à tour irradiante et éteinte, la photographie soignée traduit efficacement, bien que de façon plutôt convenue, les états d'âme de la protagoniste, incarnée avec conviction et beaucoup de nuances par Judith Chemla (CE SENTIMENT DE L'ÉTÉ). (Texte rédigé en novembre 2016, dans le cadre du Festival Cinemania)