Fr. 2016. Comédie policière de Pascal Chaumeil avec Romain Duris, Michel Blanc, Alice Belaïdi. Un ouvrier au chômage accepte le mandat que le petit parrain local lui confie, soit celui de liquider son épouse infidèle. Adaptation grinçante et nihiliste d'un roman noir de Iain Levison. Musique des mots bien mise en valeur. Réalisation discrète. R. Duris délibérément nonchalant. (sortie en salle: 30 septembre 2016)
Un ouvrier au chômage accepte le mandat que le petit parrain local lui confie, soit celui de liquider son épouse infidèle. Adaptation grinçante et nihiliste d'un roman noir de Iain Levison. Musique des mots bien mise en valeur. Réalisation discrète. R. Duris délibérément nonchalant. (sortie en salle: 30 septembre 2016)
Cet opus posthume de Pascal Chaumeil (L'ARNACOEUR), fauché en 2015 à l'âge de 54 ans, restera sans doute dans les mémoires comme son plus grinçant et nihiliste. Tiré du roman noir de Iain Levison, le film brosse sans broncher le portrait d'un homme qui trouve sa place dans le monde grâce au meurtre, et d'une société bien disposée à lui faciliter la tâche ou à le laisser tranquille. Cynique mais doté d'un coeur tendre, Chaumeil piétine avec un certain éclat le territoire d'un Jacques Audiard, sans toutefois faire de l'ombre à DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ, dont UN PETIT BOULOT demeure le plus proche en esprit. La parenté entre les deux films est aussi fortifiée par la présence de Romain Duris, qui joue ici sa partition (de narrateur en voix off et de figure centrale du récit) avec une nonchalance calculée. De fait, outre quelques excès et invraisemblances, le scénario signé Michel Blanc (GROSSE FATIGUE, EMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZ) fait de la musique avec les mots. Le metteur en scène bat la mesure, sans trop se faire remarquer.
Texte : Martin Bilodeau
Thomas Sotinel - Le Monde
La mise en scène de Pascal Chaumeil se caractérise par son attention aux détails matériels de l’action (...) et du décor, et par un recours aux cadres et lumières du thriller (contre-plongée, néons…) se mettant au service d’un scénario qui [s'amuse à] saper la morale habituelle de ce genre de récit.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
D’une main très sûre, Pascal Chaumeil (...) intègre le récit policier à un tableau social qui le nourrit et le met en lumière, et passe en un instant de l’effroi au rire, au point que les deux en viennent à se ressembler, à se confondre.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
Cette irrésistible comédie policière connaîtra aux Baléares son moment d'anthologie. (...) Saluons la prestation d'Alex Lutz, (...) à qui le costume en peau de vache va comme un gant. Bref: filez voir UN PETIT BOULOT et son tueur à gags. C'est du très beau boulot.
Louis Nadau - La Croix
Le sel du film repose sur l’attelage Blanc/Duris, dont les échanges truffés de mots d’auteur sont une vraie réussite comique. Surtout, on se délecte de voir Michel Blanc endosser ce rôle de truand dépressif, salaud terriblement humain. (...) Le reste du film est, hélas, (...) plus fade.
Vincent Ostria - L'Humanité
Assez farcesque, cette adaptation d’un polar (...) situé aux États-Unis a (...) le mérite d’avoir été habilement transposée dans la région des Chtis. (...) Toute la cocasserie de l’histoire réside (...) dans le comportement assez bêta des personnages. Romain Duris survole son rôle de composition avec panache.
Christophe Carrière - L'Express
L'ambiance oscille entre celle de DISCOUNT [de Louis-Julien Petit], (...) pour le côté système D, et celle du COUPERET de Costa-Gavras, pour le jusqu'au-boutisme noir. Dommage que le dernier tiers ne soit pas aussi tenu que le début, avec les dialogues savoureux écrits par Michel Blanc.
Mathilde Blottière - Télérama
À travers [Romain Duris], c'est la revanche des prolos, malmenés par des cols blancs à la mèche impeccable et au verbe marketé. (...) Et si cette vision du monde ouvrier sent un peu la naphtaline, les dialogues à la Michel Audiard et les numéros d'acteurs font mouche.