Cor.S. 2016. Drame sentimental de Park Chan-wook avec Kim Tae-ri, Kim Min-hee, Ha Jung-woo. Dans les années 1930 en Corée, une orpheline est envoyée dans un manoir isolé, avec pour mission de gagner la confiance d'une riche héritière afin qu'elle épouse son complice. Intrigue sordide et fulgurante inspirée d'un roman de Sarah Waters. Retournements multiples. Plastique expressive et très élaborée. Interprètes féminines conquérantes. (sortie en salle: 28 octobre 2016)
Dans les années 1930 en Corée, une orpheline est envoyée dans un manoir isolé, avec pour mission de gagner la confiance d'une riche héritière afin qu'elle épouse son complice. Intrigue sordide et fulgurante inspirée d'un roman de Sarah Waters. Retournements multiples. Plastique expressive et très élaborée. Interprètes féminines conquérantes. (sortie en salle: 28 octobre 2016)
Fidèle à lui-même, le réalisateur de OLD BOY et LADY VENGEANCE a concocté une intrigue sordide et fulgurante, à retournements multiples, dont les trois épisodes s'emboîtent comme des poupées gigognes. À l'arrière-plan, Park Chan-Wook fait sentir les tensions culturelles entre la Corée et le Japon, absentes du roman qui a inspiré le film: "Du bout des doigts" de l'Anglaise Sarah Waters. À l'avant-plan, l'origine du texte se matérialise dans le décor (la grande demeure isolée), qui fait se voisiner architecture victorienne et design asiatique, poids et légèreté, produisant un effet de bascule inscrit jusque dans le récit, qui illustre à tour de rôle les points de vue des deux héroïnes. MADEMOISELLE est l'oeuvre gracieuse d'un vrai plasticien du cinéma, qui fait vibrer chaque plan, chaque tableau. Mais nous restons en pays de connaissance. En effet, les formules chères à l'auteur sont au rendez-vous. Il les exploite sans complexe, au bénéfice d'un auditoire conquis d'avance. À l'image de leurs personnages, les deux interprètes féminines dominent. (Texte rédigé en mai 2016, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, compétition)
Texte : Martin Bilodeau