Can. 2016. Drame de moeurs de Lawrence Côté-Collins avec Marjolaine Beauchamp, Whitney Lafleur, Ronald Cyr. Alors qu'elle tourne en Abitibi un documentaire sur la réinsertion sociale d'un ex-détenu, une aspirante-cinéaste se sent attirée par la jeune conjointe de ce dernier. Faux documentaire à la fois tendre et pervers. Humour irrésistible. Technique minimaliste. Efficace utilisation de la caméra subjective et de l'improvisation. Interprètes naturels. (sortie en salle: 30 septembre 2016)
Alors qu'elle tourne en Abitibi un documentaire sur la réinsertion sociale d'un ex-détenu, une aspirante-cinéaste se sent attirée par la jeune conjointe de ce dernier. Faux documentaire à la fois tendre et pervers. Humour irrésistible. Technique minimaliste. Efficace utilisation de la caméra subjective et de l'improvisation. Interprètes naturels. (sortie en salle: 30 septembre 2016)
Ce premier long métrage de Lawrence Côté-Collins ("Crudités", "Geishas Québec") met à profit son expérience acquise au sein du mouvement Kino: moyens techniques rudimentaires, tournages très brefs, recours à l'improvisation, etc. Et ce, pour raconter une histoire tordue et provocante, qui évoque l'univers et la manière de Robert Morin (LA RÉCEPTION, LE JOURNAL D'UN COOPÉRANT). Comme ce dernier, Côté-Collins recourt à la caméra subjective dans un exercice de faux documentaire à la fois tendre et pervers. Cela dit, elle imprime sa personnalité à travers des préoccupations résolument féminines, ainsi qu'un humour un peu plus léger, comme en témoignent les hilarantes chansons fleur bleue composée pour le film. Véritable ex-détenu, Ronald Cyr confère de l'authenticité à son personnage fruste mais faussement naïf, face à la très naturelle et spontanée Whitney Lafleur dans le rôle de l'irrésistible Jessie. Quant à Marjolaine Beauchamp, elle joue en retrait, avec la sobriété requise, une sorte d'alter ego de la réalisatrice.
Texte : Louis-Paul Rioux