L’AVIS DE MEDIAFILM

Le réalisateur des excellents HARRY, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN et LEMMING se fait rare au cinéma. Cinq ans après l'échec du drame gothique LE MOINE, les attentes restent élevées. Mais elles sont en partie déçues avec ce quatrième opus, centré sur un homme endormi, abusé dans sa bonté, qui va se réveiller sous l'impact de multiples invasions de sa sphère privée. La mise en images précise de Dominik Moll se fait le miroir de cet état psychologique, au fil d'un récit qui, comme son héros, très bien défendu par François Damiens, passe de la torpeur à l'action. Le ton, qui se veut insolite et fantaisiste, fonctionne par intermittence, comme si le film était écartelé entre deux pôles. Damiens étant le premier. Vincent Macaigne, parfait dans la peau du déséquilibré qui sème un vent de folie, étant l'autre. Bien que martelé par une musique atroce (sommes-nous dans une vieille comédie française des années 1970 ou 80?), le récit comporte également, pour le propulser, bon nombre d'excellentes idées visuelles et de gags intelligents. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du Festival de Berlin)

Texte : Martin Bilodeau