Fr. 2015. Drame de Robert Guédiguian avec Syrus Shahidi, Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet. La victime collatérale d'un attentat terroriste, qui tente de comprendre les motivations de son auteur, prend connaissance de la lutte des Arméniens pour venger leur génocide. Vision complexe et actuelle du terrorisme. Scénario mélodramatique et didactique, mais assez émouvant. Réalisation solide, parfois démonstrative. Personnages unidimensionnels, campés avec sensibilité. (sortie en salle: 1 avril 2016)
La victime collatérale d'un attentat terroriste, qui tente de comprendre les motivations de son auteur, prend connaissance de la lutte des Arméniens pour venger leur génocide. Vision complexe et actuelle du terrorisme. Scénario mélodramatique et didactique, mais assez émouvant. Réalisation solide, parfois démonstrative. Personnages unidimensionnels, campés avec sensibilité. (sortie en salle: 1 avril 2016)
En s'inspirant librement de "La Bombe", récit autobiographique de l'écrivain espagnol Jose Antonio Gurriaran, Robert Guédiguian (LE VOYAGE EN ARMÉNIE, LES NEIGES DU KILIMANDJARO) aborde le génocide arménien à travers le récit d'un homme qui s'est intéressé à ses causes après être devenu victime de ses conséquences. À l'heure où le terrorisme a pris les proportions que l'on sait, l'approche de Guédiguian - qui tente de comprendre non seulement les origines de ce phénomène mais aussi son développement - est non seulement audacieuse, mais étonnamment complexe et fascinante. Malheureusement, son scénario multiplie un peu trop les rebondissements mélodramatiques, sa mise en scène, bien que solide, est souvent démonstrative, et ses personnages sont plutôt unidimensionnels, quoique campés avec sensibilité. Bien intentionné, mais inégal et occasionnellement scolaire, l'ensemble s'avère intelligent, sincère et émouvant, et finit par s'imposer - dans le dernier droit et malgré quelques longueurs - comme un vibrant rappel du plus grand génocide oublié du XXe siècle. (Texte rédigé en novembre 2015, dans le cadre du Festival Cinémania)
Texte : Georges Privet