L'avis de Mediafilm

Baignant dans la lumière dorée du désert du Néguev et porté par le sourire irrésistible de Moran Rosenblatt, ce drame émouvant, laconique, est l'oeuvre d'un cinéaste, Nitzan Gilady, rompu à l'art du documentaire (JERUSALEM IS PROUD TO PRESENT, IT RUNS IN THE FAMILY). D'entrée de jeu, une tension se crée entre le ton réaliste choisi et des moyens qui rappellent la fable moderne. Or, Gilady porte sur ses personnages un regard pudique qui a l'inconvénient de créer une distance et une impression de superficialité. Cela dit, POUPÉE DE MARIAGE met en scène avec une sobriété admirable la souffrance des innocents et le tourbillon de violence qu'ils déchaînent autour d'eux, dans un monde qui n'a pas la hauteur morale pour les accueillir. Rappelant en cela L'IDIOT ou AU HASARD BALTHASAR, le film contient, comme ceux-là, des scènes saisissantes. Parmi les plus fortes: celle montrant l'héroïne qui déambule dans le village, drapée dans une étonnante robe de mariée éclaboussée de sang.

Jonathan Guilbault