Can. 2015. Chronique de Anne Émond avec Maxim Gaudette, Karelle Tremblay, Valérie Cadieux. Sur une vingtaine d'années, les tourments d'un ébéniste du Bas St-Laurent et de sa famille, marqués par le suicide du patriarche. Opus sincère et personnel sur la transmission du mal de vivre. Ensemble un peu timide fondé sur l'évocation et les non-dits. Bonnes compositions d'images et de climat. Brillant M. Gaudette. (sortie en salle: 20 novembre 2015)
Sur une vingtaine d'années, les tourments d'un ébéniste du Bas St-Laurent et de sa famille, marqués par le suicide du patriarche. Opus sincère et personnel sur la transmission du mal de vivre. Ensemble un peu timide fondé sur l'évocation et les non-dits. Bonnes compositions d'images et de climat. Brillant M. Gaudette. (sortie en salle: 20 novembre 2015)
La Québécoise Anne Émond signe avec ce second long métrage un opus beau, mais imparfait, sur le thème de la transmission. La voix qui le porte sonne néanmoins tout aussi sincère et personnelle que dans NUIT #1, tout en rompant radicalement avec l'unité de temps et de lieu qui caractérisaient ce premier film. En effet, LES ÊTRES CHERS se déploie en plusieurs décors et saisons, sur une vingtaine d'années marquées par un fil conducteur: le mal de vivre en miroir d'un père et de sa fille. Réalisé avec un soin méticuleux ainsi qu'un sens discret de la composition (d'images et d'atmosphère, à parts égales), l'ensemble apparaît toutefois un peu timide, voire tourné vers l'intérieur. À force d'évocation et de non-dits, Émond donne peu de prise aux spectateurs, et devient elle-même l'esclave de son parti pris: raconter deux décennies en seulement 102 minutes. Du coup, on manque d'apercevoir le passage du temps sur les visages, en particulier sur celui du brillant et habité Maxim Gaudette, qui projette avec ses yeux toute la fatigue de son personnage. (Texte rédigé en septembre 2015, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Martin Bilodeau
François Lévesque - Le Devoir
[C'est] l’antithèse de (...) NUIT #1. (...) voici une belle grande chronique familiale à aire ouverte. D’ailleurs, les paysages du Bas-Saint-Laurent, magnifiés par la direction photo, (...) se révèlent plus que simplement décoratifs: ils sont utilisés de manière très expressive, voire symbolique.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Jamais Anne Émond ne sombre dans le pathos, pas plus qu’elle ne cherche à expliquer le geste du père et du fils. (...) [Elle] présente ce qu’on serait tenté de qualifier de «tranche de vie». La vie ordinaire, avec ses hauts et ses bas, avec ses bruits et ses silences, mais surtout, avec son indicible beauté.
Joe Leydon - Variety
The cast is exceptional across the board - particularly Louise Turcot’s performance in the brief but crucial role (...) - but Gaudette emerges as first among equals with his vivid yet understated, cumulatively heartbreaking portrayal of David. Special credit also must go to [Karelle] Tremblay.
Éric Moreault - Le Soleil
[Anne Émond] (...) démontre une belle sensibilité, tant dans l'écriture que dans la mise en scène. (...) Sa caméra s'attarde aux visages sans être intrusive, à la recherche de l'émotion. (...) LES ÊTRES CHERS est un film bouleversant, mais rempli de tendresse et d'humour, qui se termine sur une note d'espoir.
Patricia Robin - Séquences
La distribution, sobre et sans faire-valoir, contribue à la véracité de la mise en scène et à la livraison des textes sans prétention. (...) avec LES ÊTRES CHERS, Anne Émond ouvre les vannes du sentiment avec une oeuvre touchante, vibrante, de l’émotion paternelle, de l’amour filial, et ce, avec (...) justesse.
Brendan Kelly - The Gazette
LES ÊTRES CHERS fits into a tradition of Québécois films about troubled men. (...) But Émond rightly notes that her movie is focused on the relationship between a father and his daughter, compared to so many local franco films that have given centre stage to fathers and sons and their issues.
François Jardon-Gomez - 24 Images
Traitant d’un sujet intime et personnel, Émond trouve souvent le ton juste. (...) Mais le (...) film souffre (...) d’un problème d’équilibre scénaristique: à trop insister sur la relation entre David et Laurence, on perd la puissance des autres liens familiaux et de l’amour qui les sous-tend.
Marc-André Lussier - La Presse
LES ÊTRES CHERS est un film empreint de nostalgie. Ce sentiment est (...) accentué par la très belle trame musicale de Martin Léon. Mais l'oeuvre est aussi traversée d'une formidable chaleur humaine, sans (...) verser dans le sentimentalisme surfait. (...) rien n'est jamais trop appuyé.