Can. 2015. Drame psychologique de François Péloquin avec Antoine L'Écuyer, Roy Dupuis, Willia Ferland-Tanguay. Las de travailler à la scierie de son père, un adolescent du Bas-Saint-Laurent rêve de partir vivre à Québec. Regard impressionniste sur la dure réalité rurale. Rythme hésitant par endroits. Mise en scène fluide. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 3 juillet 2015)
Las de travailler à la scierie de son père, un adolescent du Bas-Saint-Laurent rêve de partir vivre à Québec. Regard impressionniste sur la dure réalité rurale. Rythme hésitant par endroits. Mise en scène fluide. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 3 juillet 2015)
Ex-candidat à la "Course Destination Monde" (édition 1997-98), François Péloquin signe un premier long métrage de fiction où son regard de documentariste sert bien le propos. Bien que souffrant par endroits d'un rythme hésitant, cette chronique initiatique impressionniste, qui n'est pas sans rappeler RESSAC de Pascale Ferland et LE DÉMANTÈLEMENT de Sébastien Pilote, illustre subtilement la dure réalité rurale québécoise. De fait, l'été du jeune héros sera celui de la perte de l'innocence alors qu'il sera notamment confronté à la trahison, la jalousie, l'abandon et la mort. Abordant avec pessimisme le thème de la transmission (également exploité dans MARÉCAGES de Guy Édoin), le scénario de Péloquin et Sarah Lévesque traduit avec un souci d'authenticité le désarroi d'une jeunesse qui trouve souvent son salut dans l'exil. Enfin, la fluidité de la mise en scène et le jeu naturel des interprètes, dont Antoine L'Écuyer en adolescent en quête d'identité et Roy Dupuis en père jovial mais déboussolé, apportent à l'oeuvre un supplément d'âme et de vérité.
Texte : Manon Dumais
François Péloquin - Bible Urbaine
"Je le savais qu’il était capable de jouer un père moderne, non pas un père rempli du mutisme qu’on connaît; un père sensible, qui a élevé ses enfants tout seul. Roy [Dupuis] est très bon pour dévoiler des sentiments sans les mots."
Guy Lodge - Variety
L’Ecuyer (...) plays Jeremie beautifully, etching brief, involuntary flashes of boyish desperation amid the character’s swaggering pride and petulance. He’s perfectly matched by [Roy] Dupuis, tender-tough but wry-humored as a father whose sturdy foundations might not bear his children’s closest scrutiny.
Helen Faradji - 24 Images
[La] caméra [de Péloquin], aux mouvements tantôts amples et solennels, tantôt fébriles et nerveux, (...) ne se contente (...) pas d’enregistrer: elle compose autant qu’elle sublime ce petit coin de pays agricole et forestier de Gaspésie. (...) Les images, dans tout ce qu’elles peuvent avoir d’envoûtantes, sont là. Mais suffisent-elles? Pas tout à fait. Car si la forme y est (...), le fond, lui, semble constamment échapper.
Luc Chaput - Séquences
Antoine L’Écuyer incarne avec vigueur ce Jérémie et compose avec Roy Dupuis (...) un couple fils-père d’une grande humanité. Les interactions sont brusques quelquefois, mais les drames petits et grands sont amenés et surmontés d’intelligente manière dans une réalisation de Péloquin maniant habilement les changements de tons.