Fr. 2015. Comédie dramatique de Christian Vincent avec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Chloé Berthier. Parmi les membres du jury d'un procès pour infanticide, un président de cour d'assises retrouve l'anesthésiste d'origine danoise dont il était tombé amoureux six ans plus tôt. Intrigue finement écrite. Enjeux multiples subtilement emmaillés. Mise en scène discrète et harmonieuse. Interprétation de première classe. (sortie en salle: 11 mars 2016)
Parmi les membres du jury d'un procès pour infanticide, un président de cour d'assises retrouve l'anesthésiste d'origine danoise dont il était tombé amoureux six ans plus tôt. Intrigue finement écrite. Enjeux multiples subtilement emmaillés. Mise en scène discrète et harmonieuse. Interprétation de première classe. (sortie en salle: 11 mars 2016)
Christian Vincent (LA SÉPARATION, LES SAVEURS DU PALAIS) n'avait rien réalisé d'aussi satisfaisant depuis LA DISCRÈTE, le long métrage qui a lancé sa carrière en 1990 - et qui mettait en vedette Fabrice Luchini. Force est d'admettre que les deux artistes semblent faits l'un pour l'autre, Vincent ayant un don pour l'écriture de dialogues fins et les transports d'âme, et Luchini pour faire couler ceux-ci comme rivière, sans trace d'effort. Mais la plus grande force de ce film rude et soyeux, drôle et émouvant, réside dans ses enjeux volatiles. S'agit-il d'une histoire intime sur les deuxièmes chances en amour? D'une peinture sociale articulée à travers la composition du jury et le drame disséqué en cour? D'une illustration documentaire de la procédure de la justice criminelle française? Tout en résistant aux étiquettes, L'HERMINE (le titre lui-même est énigmatique) valide chacune de ces hypothèses et touche la grâce sur toutes ses faces. La mise en scène discrète et harmonieuse de Vincent en étant une. L'interprétation de Luchini et de Sidse Babett Knudsen (vedette danoise de la série "Borgen") en étant une autre.
Texte : Martin Bilodeau
Noémie Luciani - Le Monde
(...) Vincent filme le théâtre de la justice, ouvert à tous les vents, (...) où petits gestes et petits bruits sont souvent plus éloquents que les mots. Très soigné, le texte reste un peu trop visiblement tributaire de son utilité scénaristique. (...) Mais le jeu de Fabrice Luchini n’en est que mieux mis en valeur.
Clémentine Gallot - Libération
(...) le réalisateur Christian Vincent (...) semble vouloir conduire conjointement deux fils narratifs pour en définitive n’en mener aucun à terme. Quitte à se demander si le procès pour infanticide n’était pas juste un prétexte à faire durer le suspense autour de cette bluette.
Christophe Carrière - L'Express
[Ce] n'est pas une comédie, encore moins un drame à l'eau de rose. (...) entre la minutieuse peinture de la machine judiciaire et le portrait en creux d'un introverti, (...) il ne rentre dans aucune case. D'où un étrange flottement. Mais il suffit d'un échange de regards, à la fin, pour que tout bascule et s'éclaire.
Jacques Morice - Télérama
De Sidse Babett Knudsen (...) émane une séduction solaire, tant charnelle qu'intelligente. Luchini, lui, confirme sa tendance, depuis plusieurs films, à intérioriser son jeu. Il dose tout avec subtilité. (...) Le prix d'interprétation qu'il a décroché à la Mostra de Venise arrive (...) à point nommé.
Danielle Attali - Le Journal du dimanche
Le ton, le style, l'écriture sans emphase, l'interprétation formidable de retenue de Fabrice Luchini et celle de la magnétique Sidse Babett Knudsen nous charment et donnent à cette comédie dramatique sa grâce discrète, sa justesse et sa subtilité.
Philippe Lagouche - La Voix du Nord
Au-delà d’un scénario quelque peu schématique et caricatural lorsqu’il se rapproche des jurés et d’une mise en scène convenue, prime le plaisir infini d’assister à la résurrection d’un acteur admirable – Fabrice Luchini – et à l’émergence d’une comédienne bouleversante: (...) Sidse Babett Knudsen.
Jean-Claude Raspiengeas - La Croix
[L'HERMINE] navigue sur plusieurs vagues, légères et graves, amusantes et tragiques, qui viennent s’échouer dans l’espace clos de ce petit théâtre de la comédie humaine. Le cinéaste s’engouffre, avec habileté, dans chacun des univers, tout en réussissant à rendre clair le mécanisme lent (...) de la justice.
Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur
La manière dont la caméra de Christian Vincent suit les déplacements de cet homme paradoxal est d’une troublante délicatesse. Et, dans un contre-emploi parfait, la manière dont Fabrice Luchini, ce haut parleur, se transforme ici en amoureux maladroit [et] mélancolique (...) touche au bel art.