Can. 2015. Comédie de Benoit Pelletier avec Patrick Huard, Marie-Ève Milot, Guy Jodoin. Sommé par son agent de redorer son image, l'animateur arrogant d'un talk-show est envoyé contre son gré en Haïti à titre de porte-parole d'une ONG québécoise. Sujet ambitieux, mais au traitement comique inefficace. Scénario superficiel. Clichés réducteurs et parfois racistes. Réalisation inexpressive. Interprètes peu crédibles. (sortie en salle: 8 juillet 2015)
Sommé par son agent de redorer son image, l'animateur arrogant d'un talk-show est envoyé contre son gré en Haïti à titre de porte-parole d'une ONG québécoise. Sujet ambitieux, mais au traitement comique inefficace. Scénario superficiel. Clichés réducteurs et parfois racistes. Réalisation inexpressive. Interprètes peu crédibles. (sortie en salle: 8 juillet 2015)
À travers le portrait d'un animateur égocentrique forcé de se remettre en question au contact d'une autre réalité que la sienne, le coscénariste du SENS DE L'HUMOUR Benoit Pelletier aborde un sujet ambitieux, délicat, criant d'actualité. Hélas, le scénario en surface de François Avard ("Les Bougons") ne sème ni le rire, ni l'émoi. Pire: la représentation qui est faite du peuple haïtien est réductrice, voire avilissante, et a pour seule fonction de servir de remède à l'homme blanc en crise. L'arrogance du protagoniste sert ici de prétexte à une multitude de gags faciles, de clichés, et même de blagues racistes, qui sèment le malaise. En toile de fond, Pelletier échoue à rendre compte du quotidien d'un pays blessé, envers lequel les personnages proclament leur solidarité sans jamais en faire la démonstration. Les scènes sont égrenées sans cohérence, alourdies par des gros plans inexpressifs et une atroce musique d'ascenseur. Dominée par Patrick Huard, et c'est bien peu dire, la distribution fait son possible pour défendre des personnages caricaturaux.
Texte : Noor Daldoul / Justin Charbonneau
Chantal Guy - La Presse
(...) on ne va pas au-delà des clichés sur Haïti, dont on ne voit que quelques images insérées ici et là dans une réalisation limitée à quelques décors qu'on pourrait confondre avec n'importe quel autre pays du tiers-monde, et les Haïtiens n'y sont que des figurants.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Quelques plaisanteries vraiment cyniques émaillent ça et là le long métrage, (...) mais le scénariste préfère plus souvent recourir à de l’humour scatologique pour tenter de faire rire... ce qui tombe vraiment à plat.
Brendan Kelly - The Gazette
Huard does his best to give Morin a little humanity, but he doesn’t have anything like the charm he did in (...) STARBUCK. The other actors aren’t given much to work with. Bisson (...) is a perfect example. Her character is so undeveloped that all we know about her is that she’s the long-suffering wife.
Manon Dumais - Le Devoir
(...) EGO TRIP provoque [le malaise] avec son lot de clichés embarrassants sur le mal-être nord-américain et la résilience du peuple haïtien, ses blagues à saveur scatologique qu’on étire jusqu’à l’écoeurement et ses personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres.
Pierre Ranger - Séquences
Quelques gags d’abord amusent, puis l’ironie laisse songeur. Plus l’intrigue avance, plus l’humour finit par irriter, gêne et fait trop souvent place à la facilité. Et les clichés abondent dans ce film… et les personnages sont caricaturaux sans trop peu d’éléments de gradation.