Fr. 2014. Comédie dramatique de François Ozon avec Anaïs Demoustier, Romain Duris, Raphaël Personnaz. Une jeune femme marquée par le décès de sa meilleure amie devient la confidente de l'époux de cette dernière, qui souhaite donner libre cours à son besoin de vivre en femme. Oeuvre utile sur le droit à la différence, tirée d'une nouvelle de Ruth Rendell. Approche intelligente et rassembleuse. Traitement un peu mou, délibérément téléromanesque. Charme irrésistible de R. Duris. (sortie en salle: 5 juin 2015)
Une jeune femme marquée par le décès de sa meilleure amie devient la confidente de l'époux de cette dernière, qui souhaite donner libre cours à son besoin de vivre en femme. Oeuvre utile sur le droit à la différence, tirée d'une nouvelle de Ruth Rendell. Approche intelligente et rassembleuse. Traitement un peu mou, délibérément téléromanesque. Charme irrésistible de R. Duris. (sortie en salle: 5 juin 2015)
Au plan du discours, François Ozon (8 FEMMES, LE TEMPS QUI RESTE) fait oeuvre utile avec cette comédie sur le droit à la différence dans une France nouvellement exposée à un vent conservateur. L'ensemble imparfait, délibérément téléromanesque, est fortifié par une envie de rassembler plus que de diviser, sans prêchi-prêcha commode pour raccommoder les camps adverses. À ce titre, Ozon laisse opérer le charme irrésistible de Romain Duris qui, tout particulièrement dans les scènes où il apparaît en femme, sert de passerelle pour les relier. L'écriture assez fine de cette adaptation d'une nouvelle de Ruth Rendell (LA CÉRÉMONIE, LIVE FLESH) laisse lentement percer le mystère et la fêlure des deux héroïnes, celle très bien campée par Anaïs Demoustier connaissant elle aussi une métamorphose au fil du récit. Certains plans extérieurs tournés au Québec (les façades des maisons des personnages) confèrent par ailleurs une certaine américanité à cette fable universelle.
Texte : Martin Bilodeau
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
«(...) je souhaitais offrir à ces personnages un vrai happy-end hollywoodien. C'est une volonté presque politique, parce que j'ai fait ce film à un moment où, en France, il y avait beaucoup de débats contre le mariage gai (...)»
Marc-André Lussier - La Presse
Tout au long du récit, auquel il donne des allures de fable, François Ozon maintient une atmosphère de mystère, empreinte parfois de lyrisme. Il mêle aussi habilement des éléments de comédie et de drame sans jamais tomber dans le cliché. (...) Au moment où sévit en France tout un mouvement traditionaliste, ce récit emprunte aussi les allures d'une charge politique subtile. Comme une ode à la liberté.
- 24 Images
(...) il y a dans ce conte qui simule à peine le réalisme, au-delà d’un climat fantasmatique toujours à la lisière de l’inquiétude fantastique, de l’émotion. Une émotion qui, courant sous la surface, ressurgit plus fortement par éclats.
Thomas Sotinel - Le Monde
(...) film charmant, troublant et insaisissable.
Pierre-Simon Gutman - Les Fiches du Cinéma
UNE NOUVELLE AMIE revient (...) au conte de fée vaguement pervers, marque de fabrique de l'auteur. Romain Duris, dans le rôle double et attendu du travesti, n'a pas froid aux yeux, et donne effectivement de sa personne, même si sa prestation semble parfois à la limite d'une caricature probablement voulue.
Clément Ghys - Libération
François Ozon prend des trames classiques, il les applique à des environnements contemporains. Il le fait sans la retenue qui pourrait l’empêcher de toucher aux chefs-d’œuvre. Avec UNE NOUVELLE AMIE, il emprunte la fabrication d’une femme à SUEURS FROIDES, le travestissement à Billy Wilder.
Pierre Murat - Télérama
Toute la mise en scène d'UNE NOUVELLE AMIE revendique le trouble comme un art et une morale. Du moindre travelling sur un corps, le cinéaste fait un suspense: filme-t-il une fille ou un garçon? (...) Romain Duris, dirigé au millimètre, interprète [Virginia] avec une superbe aisance: à l'exacte frontière entre grotesque et grandiose.
François Ozon - Le Journal du dimanche
"Tous mes films parlent d'identité, d'émancipation. David [Romain Duris] veut sortir de la norme et du cadre familial, de son genre, pour trouver sa liberté, alors que Claire [Anaïs Demoustier], attirée par Virginia, se demande si elle est devenue lesbienne ou si elle l'a toujours été. Tout est trouble. C'est son point de vue qu'on suit durant tout le film."
Danielle Attali - Le Journal du dimanche
François Ozon est un conteur hors pair et UNE NOUVELLE AMIE, un film marqué par une puissante identité visuelle grâce à une image stylisée. (...) cette comédie dramatique fort habile, nappée d'un climat inquiétant, presque irréel, séduit par ses audaces. (...) Raphaël Personnaz affirme sa présence et Romain Duris, étonnant, compose un personnage hypnotique.