Can. 2014. Comédie de Émile Gaudreault avec Stéphane Rousseau, Mathieu Quesnel, Julie Le Breton. Par mauvaise conscience, un réalisateur de films d'action décide de tourner un documentaire sur un vétéran de l'Afghanistan victime du syndrome de stress post-traumatique. Laborieux mélange de drame et de comédie, tiré d'une pièce de Pierre-Michel Tremblay. Maladresses d'écriture. Humour sans éclat. Exploitation inspirée du décor minier québécois. Duo de contraires mal accordé. (sortie en salle: 9 juillet 2014)
Par mauvaise conscience, un réalisateur de films d'action décide de tourner un documentaire sur un vétéran de l'Afghanistan victime du syndrome de stress post-traumatique. Laborieux mélange de drame et de comédie, tiré d'une pièce de Pierre-Michel Tremblay. Maladresses d'écriture. Humour sans éclat. Exploitation inspirée du décor minier québécois. Duo de contraires mal accordé. (sortie en salle: 9 juillet 2014)
Il y a deux projets dans LE VRAI DU FAUX, adaptation de la pièce "Au Champ de Mars" du coscénariste Pierre-Michel Tremblay. Celui, comique, de montrer un cinéaste complexé par sa popularité chercher sa rédemption à travers la production d'un film d'auteur. Et celui, dramatique, d'expurger l'âme blessée d'un vétéran. Hélas, le film d'Émile Gaudreault (MAMBO ITALIANO, DE PÈRE EN FLIC) n'arrive pas à souder ces deux propositions l'une à l'autre. Ce qui explique la construction laborieuse, en dents de scie, de cette fable où l'humour manque d'impertinence et d'éclat, le drame, de profondeur et d'éléments cathartiques. Campé dans un décor admirable où le champ de bataille minier du Québec se confond au désert afghan en flashback, le climax tant attendu tourne presque en dérision le sujet du syndrome de stress post-traumatique. Cette maladresse d'écriture, de ton, est amplifiée par un problème d'interprétation. En effet, Stéphane Rousseau et Mathieu Quesnel forment un duo de contraires mou et pas assez polarisé. Les limites évidentes des deux acteurs dans le registre dramatique n'arrangent rien. En revanche, Guylaine Tremblay, irrésistiblement drôle dans le rôle de la mère du vétéran, donne du punch à toutes les scènes où elle apparaît.
Texte : Martin Bilodeau
André Lavoie - Le Devoir
Émile Gaudreault (...) tente une fois encore un équilibre délicat entre le rire et les larmes, la futilité et la gravité. Il y parvient rarement dans ce film pas très hilarant (le cinéaste a déjà fait mieux à ce chapitre), et méchant comme un chat dégriffé.
Éric Moreault - Le Soleil
Mathieu Quesnel, avec son jeu intense et mesuré (...) rend d'autant plus évidentes les grosses lacunes d'acteur dramatique de Stéphane Rousseau. La direction d'acteurs de Gaudreault semble aussi en cause. On n'y croit pas.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
(...) Du coup, certains éléments drôles sont bien vus (...) mais c'est trop peu de sourires. Le reste baigne dans la sur simplification, amplifiée par les répliques "psychologie populaire" de Julie Le Breton, dont le personnage est, de surcroît, un peu trop alarmiste pour que le tout se tienne.
Brendan Kelly - The Gazette
The Other neat twist is that LE VRAI DU FAUX works as a comic meditation on the state of Quebec movies, with an ongoing riff about popular filmmaking (...) versus more arty filmmaking. One such conversation leads to one of the funnier lines I've heard in a cinema in ages.
Élie Castiel - Séquences
Si le réalisateur tente de juxtaposer le drame et la comédie en essayant de les réinventer, des problèmes d’écriture et des imperfections dans le ton ne font que les éloigner l’un de l’autre.
Joseph Elfassi - Voir
C’est dans leurs dynamiques improbables, incongrues et inappropriées, que tous ces acteurs créent des moments délicieux. Le réalisateur s’efface au maximum pour ne montrer que l’histoire de ces comédiens, et ils la portent avec merveille.
Marc-André Lussier - La Presse
Tout au long de la projection du VRAI DU FAUX, on sent en effet une hésitation quant au ton à emprunter. Un peu comme si [Émile] Gaudreault était déchiré entre l'envie de faire rire et celle de faire réfléchir. Ni l'une ni l'autre ne semble vouloir prendre le dessus.
Jessica Émond-Ferrat - Métro
"J’ai vite constaté qu’il était habité par ce personnage qui, par ailleurs, est plus grand que nature et a un petit côté théâtral. Mathieu dégage à la fois une force et une grande fragilité, il a le sens de la comédie, et tout passe par ses yeux."