Fr. 2014. Chronique de Mia Hansen-Love avec Félix de Givry, Pauline Étienne, Hugo Conzelmann. Des années 1990 jusqu'à la fin des années 2000, la carrière et la vie amoureuse, tissées de succès et de désenchantements, d'un DJ parisien. Oeuvre hybride, entre euphorie et mélancolie. Parti pris narratif audacieux et méditatif. Mise en scène fluide. Excellent F. de Givry. (sortie en salle: 19 juin 2015)
Des années 1990 jusqu'à la fin des années 2000, la carrière et la vie amoureuse, tissées de succès et de désenchantements, d'un DJ parisien. Oeuvre hybride, entre euphorie et mélancolie. Parti pris narratif audacieux et méditatif. Mise en scène fluide. Excellent F. de Givry. (sortie en salle: 19 juin 2015)
À l'image du style musical privilégié par le tandem Cheers, Mia Hansen-Love (LE PÈRE DE MES ENFANTS) a créé avec EDEN une oeuvre hybride, entre l'euphorie et la mélancolie. Euphorie, à cause de son jeune héros "speedé" à la coke, qui passe tout son temps d'éveil dans des raves. Mélancolique, parce que l'état des lieux de la scène électronique en France, qui prend forme à l'image lorsque la caméra recule de quelques pas, est tissé d'inaboutissements et de désenchantements. Placide en apparence, ce film au sujet inspiré par le frère de la cinéaste (également coscénariste), invite à une lecture très active, facilitée par une mise en scène qui coule comme un fleuve et attire le spectateur dans son clapotis. A priori radical, le refus de la cinéaste de raconter et de ponctuer le récit de péripéties propulse la chronique à un autre niveau, plus méditatif et contemplatif, fondé sur la durée. Bien que le vieillissement de son personnage ne soit pas toujours convaincant, Félix de Givry est solide de bout en bout dans le rôle de Paul.
Texte : Martin Bilodeau
- Première
La réalisatrice voudrait faire de Paul le visage d’une génération enivrée par la joie de la fête, mais en s’attardant sur ses errements amoureux, elle perd contact avec le fait collectif et s’enferre dans la banalité.
Céline Gobert - 24 Images
L’une des qualités du cinéma d’Hansen-Løve est de ne rien faire dire de plus aux personnages que ce qu’ils sont capables de dire, une vérité qui sera la colonne vertébrale de son exploration de la vacuité de cette jeunesse dorée.
- Télérama
À peine arrivé dans la lumière, [le] héros retombe dans l'ombre, malgré sa passion, sa persévérance et son charme. (...) Cette manière de raconter une époque (les années 1990 et 2000), un courant musical (la French Touch) et une génération (...) à travers une déroute, voilà qui donne toute sa singularité au (...) film.
Julien Gester - Libération
Tout à la fois ample et d’une acuité fulgurante tant dans le portrait de cet ange ivre que dans la peinture de l’époque, le film (...) va vite, et file à toute hâte d’une fête à l’autre sur la crête des années, ce qui ne l’empêche pas de mener une reconstitution maniaque, sur près de vingt ans, de la couleur de ces nuits.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Félix de Givry, (...) figure des nuits parisiennes, donne au personnage de Paul la raideur somnambulique et la conscience malheureuse qui conviennent à son personnage. (...) Évocation d’un destin singulier, (...) c’est aussi le portrait doux-amer d’une génération victime du solipsisme que l’Histoire lui a laissé en héritage.
Philippe Lagouche - La Voix du Nord
EDEN est un film assez fascinant. Nullement complaisant avec son époque. Pas particulièrement séduisant, car ne cédant en rien aux techniques de séduction. Un peu monotone sur la durée, mais cohérent. (...) De touchantes actrices (...) apportent une touche d’humanité à cette œuvre très parisianiste dans l’âme.
Marie Soyeux - La Croix
Une énergie nimbée de mélancolie traverse ce film où l’on retrouve des thèmes chers à Mia Hansen-Love, parmi lesquels la force des premiers amours. Si l’errance affective de Paul brouille parfois un peu le scénario, elle met en avant sa fidélité incorruptible pour la musique.