L'avis de Mediafilm

Cette adaptation ambitieuse de deux récits semi-autobiographiques de l'écrivain palestinien Sayed Kashua permet à l'Israélien Eran Riklis (LA FIANCÉE SYRIENNE, LE CITRONNIER) de sensibiliser le public occidental à la situation paradoxale, et souvent intenable, des Israéliens d'origine arabe. Un sujet fort, récemment abordé par Ziad Doueiri dans THE ATTACK. DANCING ARABS tire sa puissance des aspects véridiques du scénario (signé par Kashua) et des mille et un détails qui mettent au jour les tiraillements existentiels, sociaux et politiques vécus par les membres de cette minorité ethnique et religieuse, qui composent 20% de la population israélienne. Malheureusement, la nécessité de comprimer en un seul film une matière littéraire très riche entraîne des changements de tons pas toujours heureux, négociés avec une certaine raideur par la mise en scène plutôt classique de Riklis. L'excellente distribution est dominée par Tawfeek Barhom, dont le jeu intérieur, tout en nuances, fait résonner le trouble du jeune protagoniste bien longtemps après la fin de la projection.

Georges Privet