L'avis de Mediafilm

Après la guerre en Irak (TAXI TO THE DARK SIDE) et le monde de la finance (ENRON - THE SMARTEST GUYS IN THE ROOM), Alex Gibney dénonce ici encore les effets néfastes de la culture du secret. Conçu au départ comme un documentaire sur le retour à la compétition d'un champion, son film a pris la couleur d'une enquête sur la personnalité d'Armstrong et le système mis en place autour de lui pour assurer sa domination, à mesure que les preuves s'accumulaient contre lui. À une cadence effrénée, le cinéaste enchaîne images d'archives et entretiens avec le cycliste, ses coéquipiers, des journalistes et tutti quanti. Mais il manque à THE ARMSTRONG LIES une réflexion en profondeur sur le dopage dans le sport, qui serait à la hauteur du spectacle visuel énergique auquel Gibney nos convie à grands renforts d'effets de style. Cela dit, le film illustre bien, de l'intérieur, le fonctionnement du cyclisme contemporain et, dans cette évocation du destin d'un homme trop ambitieux pour son propre bien, se pare d'une dimension quasi mythologique.

Helen Faradji