L'avis de Mediafilm

Grand spécialiste des dystopies (THE TRUMAN SHOW, GATTACA, IN TIME), Andrew Niccol échoue à réunir les conditions gagnantes d'une nouvelle série à succès, malgré l'apport de Stephenie Meyer, auteure de la saga "Twilight". Sa réalisation, à bout de souffle dès le premier plan, fait ensuite progresser le film par secousses, dans un mouvement saccadé. Vitement résumé, THE HOST est un amalgame de motifs empruntés, l'éventail allant de Saint-Exupéry ("Le Petit Prince") à l'ensemble de l'oeuvre de Philip K. Dick, en passant par Ira Levin ("The Stepford Wives"). L'intrigue invraisemblable ne permet jamais de dégager les motivations de l'envahisseur, ni de rendre efficacement la dualité intérieure de l'héroïne squattée par une âme extraterrestre. À cet égard, l'enjeu amoureux - l'occupante est éprise d'un garçon, l'occupée d'un autre -, est sans effet. Dévouée et solide, la jeune Saoirse Ronan (ATONEMENT, HANNA) n'est pas en cause. On ne peut en dire autant du jeu de Diane Kruger, sans nuance et peu crédible, comme du reste celui de la moitié de la distribution. Au bilan, l'ensemble apparaît, au-delà du luxe de sa production, fauché et avare d'imagination.

Martin Bilodeau