Jap. 2013. Film d'animation de Isao Takahata . Éduquée par un paysan japonais, une jeune femme d'une beauté stupéfiante impose des défis impossibles à ses nombreux soupirants. Récit touchant et intemporel, tiré d'un conte folklorique japonais. Quelques thèmes peu évocateurs pour la sensibilité occidentale. Beauté impressionniste des dessins. Animation raffinée et rythmée. (sortie en salle: 13 février 2015)
Éduquée par un paysan japonais, une jeune femme d'une beauté stupéfiante impose des défis impossibles à ses nombreux soupirants. Récit touchant et intemporel, tiré d'un conte folklorique japonais. Quelques thèmes peu évocateurs pour la sensibilité occidentale. Beauté impressionniste des dessins. Animation raffinée et rythmée. (sortie en salle: 13 février 2015)
Quelques mois après la sortie au Québec du somptueux LE VENT SE LÈVE de Hayao Miyazaki, Isao Takahata (POMPOKO, LE TOMBEAU DES LUCIOLES), l'autre fondateur du célèbre studio Ghibli, brise un silence de 14 ans en réalisant ce film d'animation raffiné, d'où sourd une irrésistible invitation à habiter le monde avec un regard poétique. Adapté d'un conte folklorique fondateur de la littérature japonaise, THE TALE OF PRINCESS KAGUYA n'aborde pas toujours des thèmes particulièrement évocateurs pour la sensibilité occidentale, comme la valeur de l'équanimité bouddhiste. Pourtant, il se dégage du récit quelque chose d'intemporel et de profondément humain. C'est toutefois la beauté impressionniste des dessins qui procure au film toute sa magie. Alternant entre des natures mortes peintes à l'aquarelle et des séquences où le trait gras prend le dessus pour créer des effets de mouvement saisissants, Takahata réussit à créer du rythme et à surprendre, comme lors de la fuite onirique de la princesse. Les chants, les pépiements d'oiseaux et les solides prestations vocales achèvent de rendre cette oeuvre inoubliable.
Texte : Jonathan Guilbault
Didier Péron - Libération
La construction de la vie apparaît ici comme une suite de relations forcément effrayantes. (...) C’est ce champ de force très humain (...) que le grand cinéaste japonais travaille à moduler avec toutes les ressources d’une animation à l’ancienne, où la matérialité des crayons et des gouaches explosent à chaque plan.
Julien Nève - Les Fiches du Cinéma
(...) Takahata a opté pour une animation à la fois simple et d'une infinie technicité. En trois coups de pinceaux, tous les personnages (...) se dotent d'un caractère, d'une identité pour ne pas dire d'une âme. Sur fond de décors filtrant avec la peinture à l'aquarelle, leur mouvement est d'une absolue perfection.
Stéphane Jarno - Télérama
(...) le film [est] une suite d'aquarelles et de portraits en couleurs sortis de l'imagination du réalisateur. (...) Tout en 2D et en mouvements de caméra, ce procédé à l'ancienne met en majesté le coup de pinceau, la patte de l'artiste. Le résultat est extraordinaire! (...) Fraîcheur, poésie, couleurs concourent à un genre inédit: l'estampe animée.
Renaud Baronian - Le Parisien
Fini les effets spéciaux, (...) adieu la 3D... C'est la proposition merveilleuse, poétique et furieusement artistique que nous livre le grand Isao Takahata. (...) Le cinéaste (...) signe avec cette pépite un chef-d'oeuvre de graphisme crayonné, adaptation toute personnelle d'un conte traditionnel de son pays.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Aplats de couleur et manifestation du tracé, peinture des fugaces plaisirs terrestres opposés à l'idéal de la vie éternelle, beauté poignante de l'imperfection du dessin et du monde qu'il représente... Tout ici évoque ce mélange paradoxal entre la précarité de toute chose et l'absolu du temps présent qui est la quintessence de l'estampe japonaise.