L'avis de Mediafilm

Avec cette adaptation du livre écrit en 1951 par Georges Devereux, Arnaud Desplechin délaisse les intérieurs bourgeois et l'approche chorale de ses films précédents (ROIS ET REINE, UN CONTE DE NOËL) pour mieux se concentrer sur la relation passionnante qui se tisse entre les protagonistes. À peu près sourd et aveugle au concret (le contexte historique et racial des États-Unis de l'époque, par exemple), l'auteur se dédie à la mise en images de concepts plus abstraits, tels que les vertus curatrices de la psychothérapie et le processus de guérison d'une âme blessée. Tendre, parfois même naïf, monté avec beaucoup de pudeur, le film est néanmoins alourdi par un usage sans finesse d'une musique souvent pompière et par plusieurs effets de style artificiels, notamment dans l'illustration des rêves de Jimmy. Par leurs compositions complémentaires dans des rôles aux antipodes, Benicio del Toro, impressionnant de charisme, et Mathieu Amalric, fantasque et survolté (parfois à un cheveu du cabotinage), apportent profondeur et émotion au récit.