É.-U. 2013. Drame de Bennett Miller avec Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo. Un champion olympique de lutte gréco-romaine devient le protégé d'un milliardaire de la Pennsylvanie excentrique et manipulateur. Brillante tragédie sur la dépendance et l'échec, inspirée d'une histoire vraie. Scénario avare de mots mais riche en détails. Mise en scène nette et expressive. Composition saisissante de S. Carell. (sortie en salle: 19 décembre 2014)
Un champion olympique de lutte gréco-romaine devient le protégé d'un milliardaire de la Pennsylvanie excentrique et manipulateur. Brillante tragédie sur la dépendance et l'échec, inspirée d'une histoire vraie. Scénario avare de mots mais riche en détails. Mise en scène nette et expressive. Composition saisissante de S. Carell. (sortie en salle: 19 décembre 2014)
Le réalisateur de CAPOTE et MONEYBALL réussit un troisième coup de maître consécutif avec cet autre brillant opus tiré d'une histoire vraie qui, prenant le revers du drame sportif traditionnel fondé sur le dépassement et la victoire, sème au bord du même chemin une tragédie sur la dépendance et l'échec. Plus solennel et silencieux que les deux précédents films de Bennett Miller, FOXCATCHER a pour assises un scénario extrêmement riche en détails et en données psychologiques, explorant de fascinantes zones d'ombre et d'inconfort. Soutenu par la forte présence de Channing Tatum, très juste en athlète à l'échine courbée, et par la composition puissante de Steve Carell dans le rôle du bienfaiteur pervers (Norman Bates n'est pas très loin), Miller fait chanter les silences et danser les non-dits à travers sa mise en scène nette, expressive, chorégraphiée au pixel près. Moins discrètement, la très belle musique (pianistique, dans les aigus) intervient ici et là pour commenter un état ou une émotion. Tel un contre-exemple, celle-ci confirme la très grande force de ce film sans aucune autre couture visible.
Texte : Martin Bilodeau
Jacques Morice - Télérama
Avec beaucoup de finesse, le réalisateur fait en sorte de nous confiner dans une bulle, le plus souvent entre les quatre murs d'un gymnase. Un monde clos et dépouillé, à part, [sans] femme. (...) Bien sûr, le piège est explosif. La violence, sourde, est tapie tout le long du film.
Didier Péron - Libération
(...) Miller, en choisissant ne pas aller du côté de la farce outrancière qui est aussi souvent l’héroïsation du personnage le plus malfaisant, agit en puritain minimaliste. Pour une fois, le fantôme de Kubrick (...) ou la tape dans le dos du buddy Tarantino ne viennent parasiter un film d’auteur américain.
Robbie Collin - The Telegraph
It’s a cold and hostile film - at times, Greig Fraser’s breath-catching cinematography almost seems to be fringed with frost - and you find yourself clinging to the warm dogginess of that early, brotherly scene for heat.
Stéphanie Belpèche - Le Journal du dimanche
Bennett Miller étudie la relation insidieuse qui se tisse entre les trois personnages, aux motivations opposées, entre manipulations, jeux de pouvoir et perversion. Malgré une intrigue parfois opaque, ce drame vaut pour sa mise en scène maîtrisée et son interprétation brillante.
Peter Bradshaw - The Guardian
Bennett Miller's sports movie FOXCATCHER - based on a grisly true story - is a superb tragicomedy of the beta-male, a nightmare of the also-ran and almost-ran. It is also a deeply strange story about a strange man whose insecurities were all too ordinary and explicable.
Thomas Mahler - Le Point
Méconnaissable avec sa prothèse nasale et une peau blanchâtre, Steve Carell livre une interprétation mémorable, quelque part entre Norman Bates et Howard Hughes. (...) Ce rôle très noir vient de valoir à Steve Carell sa première sélection aux Oscars.
Todd McCarthy - The Hollywood Reporter
Centered on an (...) utterly unexpected serious turn by Steve Carell, this beautifully modulated work has a great deal on its mind about (...) usurious relationships, men's ways of proving themselves, brotherly bonds and how deeply sublimated urges can assert themselves in the most unsavory ways.
Pierre Vavasseur - Le Parisien
L'acteur a plongé dans son personnage très inquiétant, au lourd passé, avec des arguments de jeu tout neufs. Résultat: le moindre de ses regards, la plus anodine de ses répliques face à Channing Tatum sont sous haute tension.
Justin Chang - Variety
Chronicling the events leading up to the 1996 murder of Dave Schultz, (...) this insidiously gripping psychological drama is a model of bleak, bruising, furiously concentrated storytelling, anchored by exceptional performances from Channing Tatum, Mark Ruffalo and an almost unrecognizable Steve Carell.
Guillaume Loison - Le Nouvel Observateur
La corruption de l’un par l’autre ouvre une sorte d’abîme de noirceur où l’homosexualité refoulée ajoute aux illusions perdues. (...) FOXCATCHER s’attache au moindre détail du cadre dans une maîtrise qui confine au délire méthodique, sans (...) étouffer l’étrangeté et les affects dont les images sont pleines.
Isabelle Régnier - Le Monde