L'avis de Mediafilm

Avec AYITI TOMA, Joseph Hillel ("Regular Or Super - Views on Mies van der Rohe", "Karsh Is History") cherche à révéler la face cachée d'Haïti, celle qui échappe à la couverture médiatique. En interrogeant des gens manifestement amoureux du pays de Dany Laferrière, en attribuant la part du lion à la musique et aux nombreuses processions populaires, le cinéaste signe un vibrant plaidoyer en faveur de la spécificité haïtienne. Des thèmes comme l'aliénation et le colonialisme sont par ailleurs développés avec rigueur, et la complexité de la situation actuelle n'est jamais escamotée. Il faut par contre déplorer un traitement exagérément complaisant de certaines facettes de la culture haïtienne. En aucun temps, par exemple, le réalisateur ne signale l'ambiguïté de la pratique du vodou. Du reste, on n'entend aucune voix discordante pour faire contrepoids au discours consensuel qui se dégage de l'ensemble des témoignages. Ceux-ci se démarquent toutefois par leur intelligence, leur saveur et leur sincérité.

Jonathan Guilbault