L’AVIS DE MEDIAFILM

Reconnu pour son style contemplatif (PLATFORM, THE WORLD, STILL LIFE), Jia Zhang-ke emprunte cette fois à Tarantino et au cinéma de genre pour donner corps à cette étude critique sur la violence dans une Chine en pleine mutation. Celui dont tous les films documentent le passage chaotique de son pays à l'économie de marché a écrit ses quatre histoires à partir de faits divers sanglants, qu'il a rigoureusement reconstitués devant la caméra, avec quelques licences poétiques bien entendu. Malgré quelques longueurs, l'ensemble ne cesse de fasciner, grâce à la maîtrise dont l'auteur fait preuve dans la conduite de ses récits. Très précise, sa mise en scène exploite avec une grande force d'évocation les décors particuliers des différentes régions de la Chine, de même que la froideur et l'anonymat des grands centres urbains occidentalisés. L'emploi d'une musique de type traditionnel, tout aussi expressive, vient renforcer cette impression de clivage entre l'ancien et le nouveau. Tous les interprètes font montre de beaucoup de conviction dans leur jeu.

Texte : Louis-Paul Rioux