L'avis de Mediafilm

Ce polar manque à ses deux devoirs les plus élémentaires. Celui d'abord de s'emballer à la manière de son modèle COURS, LOLA, COURS. Celui ensuite de forger chemin faisant un véritable climat d'urgence et de suspense comme le fait ses autres modèles, Guy Ritchie (SNATCH) et Quentin Tarantino (PULP FICTION). Ainsi, alors que l'Espagnol Luis Prieto s'affaire à étourdir le spectateur à coup d'effets tape-à-l'oeil (arrêts sur image, travellings accélérés, saturation des couleurs, etc.), l'intrigue articulée par un scénario mince et peuplé d'archétypes piétine. La matière première provient pourtant d'une source fiable: Nicolas Winding Refn, cinéaste récompensé du prix de la mise en scène à Cannes pour DRIVE, qui avait dans son Danemark natal donné naissance à une trilogie endiablée dont PUSHER reproduit le premier volet. Mais l'exotisme a cédé le pas à une intrigue déjà-vu prétexte à un exercice de style trop familier pour surprendre. À tout le moins, le charisme du méconnu Richard Coyle opère.

Martin Bilodeau