L'avis de Mediafilm

Moins dramatique que CARNAGE et plus substantiel que LE DÎNER DE CONS, LE PRÉNOM prend la forme d'un "boulevard intellectuel" assez réjouissant. Tiré de la pièce à succès des coréalisateurs Alexandre De La Patelière et Matthieu Delaporte, le texte est en effet riche en références littéraires, historiques et sociales, chic toile de fond d'un jeu de massacre entre de veules petit-bourgeois inconscients de leur mal-être. Après un court générique en forme d'amusant clin d'oeil, le film démarre sur un ton décontracté, avec la présentation dynamique, inventive et narquoise des protagonistes. Mais par la suite, LE PRÉNOM réquisitionne tous les tics et procédés habituels du théâtre filmé, que la mise en scène rythmée et efficace des coauteurs parvient en partie à atténuer. Patrick Bruel est à l'aise dans un rôle de trublion écervelé à l'agressivité insoupçonnée, alors que Charles Berling campe avec délectation un individu pompeux et médiocre. Face à une Valérie Benguigui drôle et émouvante, et une Judith El Zein pleine d'aplomb, Guillaume De Tonquedec incarne de manière subtile un personnage ambigu et secret, qui s'avère le plus attachant du lot.

Louis-Paul Rioux