Roum. 2012. Drame de Cristian Mungiu avec Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta. Une jeune Roumaine, qui rêve de s'établir en Allemagne avec son ancienne amante, échoue à convaincre celle-ci de quitter le monastère isolé où elle vit. Évocation troublante et nuancée d'un fait divers. Récit patient, tardant à dévoiler ses enjeux réels. Mise en scène rigoureuse. Interprétation sentie et expressive. (sortie en salle: 14 juin 2013)
Une jeune Roumaine, qui rêve de s'établir en Allemagne avec son ancienne amante, échoue à convaincre celle-ci de quitter le monastère isolé où elle vit. Évocation troublante et nuancée d'un fait divers. Récit patient, tardant à dévoiler ses enjeux réels. Mise en scène rigoureuse. Interprétation sentie et expressive. (sortie en salle: 14 juin 2013)
L'auteur de l'extraordinaire 4 MOIS, 3 SEMAINES, 2 JOURS fait montre d'une égale maîtrise avec cette oeuvre forte et austère, évocation glaçante d'un fait divers survenu en 2005. Dans un récit où s'opposent amour charnel et amour divin, la nuance domine. Ainsi, au-delà de ses dogmes arriérés, le pope n'est pas dépeint comme un fanatique illuminé, plutôt comme un homme pieux et bien intentionné, mais désespérément malavisé. Un même respect préside dans l'illustration de la ferveur religieuse de la douce Voichita et de la fièvre amoureuse de la révoltée Alina. Cristian Mungiu abat ses cartes patiemment, tardant à révéler au spectateur la teneur réelle de son propos, jusqu'à un dénouement troublant, d'une grande puissance dramatique. Sa mise en scène rigoureuse, tendue jusqu'au malaise, met une fois de plus à profit son art consommé du plan séquence. Des paysages enneigés beaux et paisibles viennent compléter le tableau. Sensibles, habitées, expressives, Cosmina Stratan et Cristina Flutur n'ont pas volé leur prix d'interprétation à Cannes.
Texte : Louis-Paul Rioux
Jean Roy - L'Humanité
Mungiu ne cache pas (...) que cette anecdote tragique lui a servi de prétexte pour parler de l’amour et du libre arbitre, de l’indifférence, du Bien et du Mal. (...) la mise en scène, aussi fluide en ses séquences longues que précise dans ses cadrages. Du grand art.
Odile Tremblay - Le Devoir
La grande beauté du film, aux plans comme des tableaux, émerveille. Le scénario opposant rébellion et acceptation, modernité et traditions, (...) porte le sceau de la finesse et de l’intelligence de Mungiu. Si les deux jeunes interprètes furent primées à Cannes, c’est vraiment Cristina Flutur (...) qui impressionne.
Justin Chang - Variety
Shot in fluid, unbroken handheld takes, (...) the picture builds its moral crisis with an unwavering commitment to realism and methodical attention to detail. The widescreen compositions, all blues, grays, browns and blacks, convey a physical sense of the cramped, chilly quarters in which these women lead their ascetic lives.
Manon Dumais - Voir
D’un naturalisme saisissant, raconté en suffocants plans séquences, (...) ce film témoigne avec une cruelle lucidité d’une société en perte de repères qui, après avoir été écrasée par un régime totalitaire, préfère s’en remettre aveuglément (...) à une forme d’autorité qu’elle n’ose contester.
Marc-André Lussier - La Presse
Avec une précision toute chirurgicale, Mungiu propose ici une oeuvre âpre et puissante, traversée d'une triste ironie à propos du passé communiste de son pays. (...) Sans esbroufe, se tenant au plus près de ses (remarquables) comédiennes, [il] met son impeccable réalisation au service de l'histoire - révoltante - qu'il raconte.