L'avis de Mediafilm

Ce récit intrigant est tiré d'un roman de Martin Prinz, lui-même inspiré d'un fait divers autrichien. Dans son portrait volontairement flou d'un malfaiteur ayant intégré sa passion pour la course à pieds à son goût pour le vol, l'Allemand Benjamin Heisenberg a fait un choix audacieux: observer le comportement de son protagoniste avec détachement, sans jamais chercher à le justifier par quelque motivation profonde ou traumatisme. Il en résulte une oeuvre énigmatique, mais également insatisfaisante, l'approche apparaissant parfois artificielle, par exemple lorsque se dessine une possible intrigue sentimentale. À l'inverse d'un COURS, LOLA, COURS, la réalisation demeure résolument subtile, jamais frénétique, quoique toujours ingénieuse. Ainsi, la séquence de la poursuite à pieds dans la ville, puis celle en forêt, s'avèrent particulièrement bien troussées. Dans un rôle difficile à défendre tant physiquement que psychologiquement, Andreas Lust (REVANCHE) dénote une forte présence.

François Lévesque