Esp. 2010. Drame social de Iciar Bollain avec Gael Garcia Bernal, Luis Tosar, Juan Carlos Aduviri. En Bolivie, le tournage d'un film sur la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb est compromis par une révolte populaire contre la privatisation de l'eau. Oeuvre forte dressant de troublants parallèles entre le passé et le présent. Caméra fébrile. Distribution solide dominée par L. Tosar et J.C. Aduviri. (sortie en salle: 11 mars 2011)
En Bolivie, le tournage d'un film sur la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb est compromis par une révolte populaire contre la privatisation de l'eau. Oeuvre forte dressant de troublants parallèles entre le passé et le présent. Caméra fébrile. Distribution solide dominée par L. Tosar et J.C. Aduviri. (sortie en salle: 11 mars 2011)
Cette oeuvre forte dresse un parallèle pertinent entre la guerre pour l'or jaune et celle pour l'or bleu, à cinq siècles d'écart. La comédienne et cinéaste Iciar Bollain met adroitement en scène, d'un côté, les prêtres qui ont dénoncé la manière dont les conquistadors traitaient les indigènes et, de l'autre, les paysans qui ont bouté hors de leur pays une multinationale cautionnée par leur gouvernement et le FMI. En dépit d'un ton parfois didactique, le scénario de Paul Laverty (SWEET SIXTEEN, THE WIND THAT SHAKES THE BARLEY) a le mérite d'établir un dialogue entre l'histoire et l'actualité, tandis que la caméra fébrile de Bollain met en évidence le contraste saisissant entre la beauté majestueuse des Andes, théâtre dans le film de l'ère précolombienne, et la désolation d'une ville saccagée, théâtre du pays au présent. Tandis que Gael García Bernal se met au service du matériau sans chercher la lumière, Luis Tosar, et surtout Carlos Aduviri, frappent par la vérité de leur jeu.
Texte : Lili Marin
Manon Dumais - Voir
Écrit par Paul Laverty (...), ce long métrage de la réalisatrice espagnole Icíar Bollaín relate un triple récit aussi bouleversant que captivant. Tour à tour filmé à la manière d'un reportage de guerre, d'un making of et d'un film historique, TAMBIÉN LA LLUVIA jouit d'un parfait équilibre entre les paliers du récit et d'une mise en scène redoutablement efficace.
Jacques Morice - Télérama
(...) Iciar Bollain (...) confronte ses personnages à un cas de conscience rarement abordé au cinéma: un cinéaste engagé peut-il se permettre de ne pas joindre l'acte à la parole? Où commence et finit son engagement? Le film pose finement la question de l'intégrité. Même s'il tente d'y répondre, vers la fin, de manière un peu trop rapide et maladroite, au moins propose-t-il quelque chose.
Thomas Sotinel - Le Monde
L'observation est assez juste, l'interprétation assez spirituelle pour que l'on croie un temps avoir affaire à un film ironique qui s'aventurerait sur un territoire relativement inexploré. Des films sur le cinéma, on en a vu beaucoup. Des longs métrages qui s'interrogent sur la nature postcoloniale de la chronique de l'histoire des opprimés par les oppresseurs, il y en a beaucoup moins.
Arnaud Schwartz - La Croix
Sélectionné pour représenter l’Espagne dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger, (...) MÊME LA PLUIE est une œuvre forte et captivante. Un film audacieux, qui entremêle trois histoires entre passé et présent, posant la question de l’exploitation de l’homme par l’homme à travers les époques.
Bruno Icher - Libération
Le film dans le film et son corollaire, la mise en abîme, constituent un exercice acrobatique où la gamelle n’est jamais très loin. Surtout quand le sujet est, comme ici, pavé de bonnes intentions. Or, MÊME LA PLUIE s’en tire avec les honneurs et même un peu mieux que cela.