É.-U. 2010. Comédie dramatique de Mike Mills avec Ewan McGregor, Christopher Plummer, Mélanie Laurent. La rencontre amoureuse d'un graphiste de Los Angeles avec une actrice française déclenche en lui un torrent de souvenirs liés à son père homosexuel mort récemment. Récit aux fortes résonances autobiographiques, tourné dans l'esprit de la Nouvelle Vague. Mise en scène parfois ostentatoire. Interprétation majestueuse. (sortie en salle: 24 juin 2011)
La rencontre amoureuse d'un graphiste de Los Angeles avec une actrice française déclenche en lui un torrent de souvenirs liés à son père homosexuel mort récemment. Récit aux fortes résonances autobiographiques, tourné dans l'esprit de la Nouvelle Vague. Mise en scène parfois ostentatoire. Interprétation majestueuse. (sortie en salle: 24 juin 2011)
Les joyaux de la Nouvelle Vague, plus précisément ceux de Godard (PIERROT LE FOU) et Truffaut (JULES ET JIM), ont dicté la forme et l'esprit de ce second long métrage de l'Américain Mike Mills (THUMBSUCKER). La construction en ellipses cultive les ruptures de ton délibérées et, à sa première apparition dans l'image, Mélanie Laurent semble tout droit sortie de TIREZ SUR LE PIANISTE. L'oeil humide et sensible du réalisateur, ainsi que la tendresse douce-amère avec laquelle il étreint son personnage central campé par un Ewan McGregor très en forme, révèlent en outre le degré d'intimité qu'il entretient avec cette histoire inspirée de sa relation avec son père. Cela dit, la forme encombrante, à la limite de l'ostentation, peut parfois étouffer l'émotion de cette fable sur la subjectivité des souvenirs, les étrangers qui composent notre famille et l'importance de vivre sa vie pleinement. Christopher Plummer est d'ailleurs très suave et crédible dans la peau du patriarche lancé dans un dernier sprint gay avant le fil d'arrivée.
Texte : Martin Bilodeau
Martin Bilodeau - Le Devoir
Plus qu'un film autobiographique, avec escales convenues et dénouement rédempteur, BEGINNERS est une oeuvre ambitieuse et originale, affranchie du «je» par une construction complexe, un peu voyante et marquée par des références qui font parfois obstacle à l'émotion. Cela dit, l'affection du cinéaste pour ses personnages (...) est palpable.
Marc-André Lussier - La Presse
Marqué par des ruptures de ton, ponctué aussi de jolies vignettes, BEGINNERS fait partie de ces films qui atteignent des zones sensibles sans ne jamais forcer le trait. Faut-il aussi souligner à quel point les trois acteurs principaux sont remarquables?
Christophe Carrière - L'Express
Une bluette (...)? Ce serait fort réducteur. BEGINNERS est plus une introspection ouverte à tous. Le réalisateur s'y livre allègrement mais n'oublie pas de parsemer son récit de fantaisie. Malheureusement, il a tendance à abuser de son savoir-faire, et ce qui était rafraîchissant les trois premiers quarts d'heure perd de sa saveur les trois suivants.
Thomas Sotinel - Le Monde
Le découpage du récit et la qualité un peu fantômatique de la lumière (le film a été tourné avec une caméra numérique à laquelle on a demandé d'assourdir le soleil et les néons de Los Angeles) évoquent à merveille cette sensation de deuil, cette souffrance exquise dans laquelle baigne le personnage principal.
Louis Guichard - Télérama
Mike Mills réussit à faire léger, et même drôle, avec toute cette mélancolie. (...) Le plus souvent, la légèreté du film passe par des emprunts maîtrisés au clip ou à la bande dessinée. (...) Mais il y a aussi ces sous-titres gentiment absurdes pour les regards du fox-terrier (...), dont on constate qu'il pense davantage en grand sage qu'en chien fou.
Olivier de Bruyn - Le Point
Si la construction du film repose sur une architecture temporelle sophistiquée et si la forme témoigne d'un imaginaire joliment singulier, la fiction vaut également pour son sujet (l'héritage familial, la reconstruction...) et la finesse de son étude psychologique. Au final (...), BEGINNERS entraîne sans problème dans son charme et sa douce mélancolie.
Marie Sauvion - Le Parisien
(...) Mike Mills signe un film plein de charme, dont les effets (voix off, (...), dessins et couleurs à l’écran…) n’empêchent pas l’émotion (...). Si l’intrigue amoureuse proprement dite entre Ewan McGregor et Mélanie Laurent (...) finit par s’essouffler un brin, le personnage du vieux papa homo, merveilleusement interprété par Christopher Plummer, se révèle constamment émouvant.