Can. 2010. Aventures de Philippe Gagnon avec Guillaume Lemay-Thivierge, Viviane Audet, Antoine Bertrand. En Nouvelle-France, un vagabond qui a usurpé l'identité d'un jésuite se fait le protecteur de paysans terrorisés par un loup-garou puis d'une Fille du Roy en cavale. Prémisse attrayante mais mal développée. Enjeux démultipliés inutilement. Belle direction artistique. Réalisation fonctionnelle. Interprétation inégale. (sortie en salle: 1 octobre 2010)
En Nouvelle-France, un vagabond qui a usurpé l'identité d'un jésuite se fait le protecteur de paysans terrorisés par un loup-garou puis d'une Fille du Roy en cavale. Prémisse attrayante mais mal développée. Enjeux démultipliés inutilement. Belle direction artistique. Réalisation fonctionnelle. Interprétation inégale. (sortie en salle: 1 octobre 2010)
LE POIL DE LA BÊTE s'annonçait comme une variation attrayante, et inédite dans le cinéma québécois, sur le mythe du loup-garou. Le folklore d'ici regorge de légendes où lycanthropie et religion s'affrontent et le scénario s'en inspire, notamment en utilisant un des protagonistes du recueil de contes "La Chasse-galerie", de Honoré Beaugrand. Malheureusement, une fois la table mise, l'intrigue se perd. En effet, la rédemption du filou, le sort des Filles du Roy, l'histoire d'amour, la férule seigneuriale, sont autant d'avenues abordées mais explorées trop succinctement pour donner au spectateur une réelle prise. Qui plus est, l'identité de la bête est beaucoup trop facile à deviner et, si les effets de transformation convainquent, le résultat n'effraie guère. Cela dit, la direction artistique et la photographie sont fort belles et rehaussent la réalisation fonctionnelle de Philippe Gagnon (DANS UNE GALAXIE PRÈS DE CHEZ-VOUS 2). Gilles Renaud campe le Seigneur avec bonheur et Guillaume Lemay-Thivierge possède une fougue conquérante. Certains de leurs partenaires, dans la peau de personnages sous-développés, sont cependant moins crédibles.
Texte : François Lévesque
Normand Provencher - Le Soleil
Le loup-garou a été servi à toutes les sauces au septième art. Cette première mouture québécoise n'apporte rien de neuf au moulin, si ce n'est son humour bon enfant qui (...) sonne assez faux. (...) le ton théâtral et poseur des dialogues occulte maladroitement les effets dramatiques. (...) De toute évidence, cette production d'époque n'avait pas les moyens de ses ambitions. Une bonne partie de l'action se déroule dans les mêmes lieux.
François Lévesque - Le Devoir
(...) le scénario (...) accumule les enjeux dramatiques qui (...) s'étouffent les uns les autres. (...) le protagoniste central, Joseph Côté, est interprété avec fougue et allant par Guillaume Lemay-Thivierge (...). Le charisme de l'acteur est en phase avec celui du personnage (...). Gilles Renaud, la moue dédaigneuse, se révèle quant à lui délicieux dans le rôle du seigneur hautain. Leur jeu élève d'un cran une production valable, mais très inégale.
Marc-André Lussier - La Presse
(...) LE POIL DE LA BÊTE rate la cible sur tous les plans. À force de naviguer sans cesse entre les éléments pseudo-comiques (rien n’est drôle), le film de genre aux effets cheapos et le drame historique, le réalisateur Philippe Gagnon (...) semble perdre complètement ses repères. Les scénaristes (...) ont truffé leur script de jeux de mots nuls qui cadreraient mieux dans une pub de détaillant de meubles de banlieue.
Cédric Bélanger - Le Journal de Montréal
Dans LE POIL DE LA BÊTE, tout est loufoque, que ce soit, par bonheur, ces personnages dont les traits sont grossis sans subtilité, mais malheureusement aussi, un scénario archiprévisible et peu inspiré (...). Même si le résultat à l’écran est graphiquement impressionnant, les loups-garous ne font pas très peur. Pour l’épouvante, faudra repasser. Pour le burlesque, c’est plus réussi. C’est d’ailleurs ce qui sauve le film. (...) C’est gros, (...) pas très subtil, mais ça fait rire.
Claude André - Ici Week-End / 24 heures
Film fantastique? Oeuvre historique? Thriller? Comédie? LE POIL DE LA BÊTE (...) est un peu tout ça à la fois mais, hélas, ne creuse aucun de ces sillons en particulier. Cela donne au final une oeuvre qui (...) nous fait parfois rire pour les mauvaises raisons, soupirer devant le jeu de certains acteurs et lever la tête au plafond à l'audition de réparties truffées de clichés.
Manon Dumais - Voir
Souffrant d'un dialogue truffé de calembours peu inspirés et de blagues tombant à plat, le récit d'aventures offre peu de rebondissements, tandis que la romance entre le héros et une fille du Roy (...) ne provoque guère l'émoi. Quant au volet horreur, ce n'est pas avec des combats filmés dans l'obscurité ou derrière une porte que l'on procurera quelques frissons au spectateur.
Par : Yvan Godbout, L'Ange Gardien
Quelle déception! J'attendais avec presque impatience cette première incursion québécoise dans le monde de la lycanthropie. Malheureusement, le résultat est médiocre. Tout sonne faux: le jeu artificiel d'une grande partie de la distribution, les dialogues, le scénario. Seul quelques images par ci par là, quelques jeux de mots rigolos et le jeu de Guillaume Lemay Thivierge et Antoine Bertrand sauvent la mise. Trop de personnages totalement inutiles et sans profondeurs, un scénario qui piétine (pourtant ouvert à mille possibilités à peine esquissées), Le Poil de la Bête déçoit et ne restera certainement pas dans les mémoires des fantasticophiles.
J'attribue à ce film la Cote