Esp. 2010. Drame de Alejandro Gonzalez Inarritu avec Javier Bardem, Maricel Alvarez, Hanaa Bouchaib. Se sachant atteint d'un cancer en phase terminale, un Barcelonais qui trempe dans différentes magouilles tente de mettre de l'ordre dans sa vie. Poème cinématographique en forme de marche funèbre. Scénario délicat serti d'une multitude de détails révélateurs. Mise en scène et direction photo admirablement concertées. Composition puissante de J. Bardem. (sortie en salle: 18 février 2011)
Se sachant atteint d'un cancer en phase terminale, un Barcelonais qui trempe dans différentes magouilles tente de mettre de l'ordre dans sa vie. Poème cinématographique en forme de marche funèbre. Scénario délicat serti d'une multitude de détails révélateurs. Mise en scène et direction photo admirablement concertées. Composition puissante de J. Bardem. (sortie en salle: 18 février 2011)
Rompant avec les oeuvres chorales savamment éparpillées qui ont fait sa renommée (AMORES PERROS, 21 GRAMS, BABEL), le Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu fait avec BIUTIFUL le pari courageux de la simplicité: un personnage, un point de vue, un lieu. Cela étant, l'auteur explore de nouveau le thème de la fatalité, et plus précisément les conséquences des actions des uns sur l'existence des autres. Ces préoccupations composent les grandes lignes d'un poème cinématographique en forme de marche funèbre, dont le dernier mouvement témoigne d'une foi bien réelle en l'espèce humaine. Le scénario délicat, serti d'une multitude de détails révélateurs, bat au rythme de personnages complexes et difficiles à aimer. La mise en scène, qui recourt à un symbolisme fort (et parfois insistant), ainsi que la direction photo, admirablement concertée, confirment la très grande maîtrise du cinéaste. Signalons également la richesse du montage sonore. Tous les interprètes jouent juste mais Javier Bardem, récompensé à Cannes, impose au film une force tranquille au moyen d'une composition puissante dépourvue de la moindre affectation.
Texte : François Lévesque
Gilles Marsolais - 24 Images
Uxbal respire l'air du temps, qui est pollué et dont il s'accomode en s'adonnant à divers trafics, mais sa part secrète d'humanité le pousse à défendre la cause de la veuve et de l'orphelin, comme il protège avec l'énergie du désespoir les lambeaux de sa petite famille.
(Texte paru en 2010)
Jean-Luc Wachthausen - Figaro Scope
Cette lente descente aux enfers d'un père qui dit adieu à la vie pourrait vite tourner au mélo larmoyant s'il n'y avait la patte d'un cinéaste qui lui confrère une réelle épaisseur humaine, une belle dimension fantastique. (...) Inarritu (...) a le goût (...) de l'au-delà. Et s'il nous entraîne sur les pas d'un homme brisé (...), il le fait sans pathos (...). Ce parti pris crépusculaire fait écho au jeu intense, physique (...) de Javier Bardem (...), parfait dans son rôle de marginal touché par la grâce.
Pierre Murat - Télérama
Sous la caméra d'Iñárritu, le parcours individuel, et égoïste, d'Uxbal rejoint celui de ces clandestins, d'abord (...) attrapés et tabassés par des flics. Puis, moment bouleversant, rejetés par la mer, une fois morts... Seules les victimes importent: voilà ce que nous dit Iñárritu. Peut-être ne le dit-il pas avec l'élégance que certains souhaiteraient (...). La beauté du film vient de sa fièvre, de son emportement.
Marie Sauvion - Le Parisien
Prix de la mise en scène à Cannes en 2006 avec BABEL, Iñarritu (...) renonce aux films-puzzles et se concentre cette fois sur le destin d'un seul homme. Mais quel destin! Exploiteur exploité, figure christique en prise directe avec les morts, Uxbal vit un chemin de croix que l'on peut juger tour à tour incroyablement puissant ou atrocement doloriste. Prix d'interprétation à Cannes, Javier Bardem s'est donné corps et âme. Il est impressionnant.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
À force de vouloir décrire les souffrances d’Uxbal en détail, (...) (Inarritu) en oublie une règle élémentaire: pas besoin de tout dire ou de tout montrer pour faire passer l’émotion. Iñárritu tombe donc rapidement dans un misérabilisme ennuyeux dans lequel il semble se complaire (...). Et même si la performance de Javier Bardem est excellente et que certaines séquences ne sont pas dénuées de force, BIUTIFUL est trop laborieux pour être fluide.
Odile Tremblay - Le Devoir
(...) toute la distribution sonne juste. La musique tombe à point nommé, sans étourdir, sans expliquer. La caméra à l'épaule, qui suit de folles poursuites d'urgence, laisse place aux images d'intimité entre Uxbal et ses enfants. Et l'émotion, qui aurait pu étouffer sous le trop-plein d'horreurs, passe la rampe. Le rapport du cinéaste à la mort est délicat, rituel et magique. Il nous serre aussi la gorge.
Marc-André Lussier - La Presse
Très maîtrisé sur le plan de la mise en scène (...), le film plonge le spectateur dans une réalité très contemporaine. Plutôt que de s’aventurer dans des aventures labyrinthiques (...), Iñarritu concentre (...) son récit autour d’un personnage et d’une seule ville (...). Comme ce personnage est incarné par un acteur éblouissant, et criant de vérité, BIUTIFUL atteint des zones insoupçonnées. Celles où le coeur et l’âme chavirent.
Manon Dumais - Voir
(...) BIUTIFUL se laisse apprivoiser très, très lentement. Si lentement qu'après la projection, le spectateur, secoué, rejettera d'emblée cette oeuvre qu'il jugera trop sombre (...) ou, au contraire, y saluera le génie du réalisateur (...) d'avoir illustré avec maestria l'espérance et le courage chez les gens de peu. Une chose est sûre, il est impossible de demeurer tiède ou indifférent devant BIUTIFUL tant la douleur qu'il illustre s'avère palpable.
Par : Yvan Godbout, L'Ange Gardien
Eh la la...Rien n'est vraiment ''Biutiful'' dans se film triste à mourir...La caméra d'Alejandro Gonzalez Inarritu nous prend au piège, nous prenant comme témoin du désespoir humain. Tout n'est pas blanc ou noir, mais la lumière se fait rare. Pourtant, quelques soubresauts de vie vacillent ici et là. L'espoir tente de renaitre. Mais ce n'est pas facile...Javier Bardem est formidable. Je suis sorti de la projection avec une envie de vivre chaque moment un peu plus intensément. C'est, je crois, la grande réussite de ce film.
J'attribue à ce film la Cote