É.-U. 2009. Drame biographique de Jean-Marc Vallée avec Emily Blunt, Rupert Friend, Paul Bettany. En 1837, le dur éveil à la politique de la jeune Victoria, désignée pour succéder au roi Guillaume sur le trône du Royaume-Uni. Production luxueuse aux dialogues finement ciselés. Quelques développements hâtifs. Mise en scène attentive, vive et moderne. Distribution impeccable. E. Blunt solide. (sortie en salle: 18 décembre 2009)
En 1837, le dur éveil à la politique de la jeune Victoria, désignée pour succéder au roi Guillaume sur le trône du Royaume-Uni. Production luxueuse aux dialogues finement ciselés. Quelques développements hâtifs. Mise en scène attentive, vive et moderne. Distribution impeccable. E. Blunt solide. (sortie en salle: 18 décembre 2009)
Le Québécois Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y.) a privilégié pour cette production d'époque luxueuse, commandée par Sarah Ferguson et Martin Scorsese, une mise en scène attentive, vive et moderne. Laquelle traduit parfaitement le caractère et les contradictions de l'héroïne, partagée entre son goût de la liberté et son obligation d'être à la hauteur de sa fonction, au coeur du scénario parfois un peu trop hâtif de Julian Fellowes (GOSFORD PARK). Pour moitié, Vallée raconte son histoire à travers les mots, sculptés et spirituels, pour l'autre à travers le chemin muet des regards, les jeux de miroirs, et les prises de vues subtilement évocatrices. Avec pour résultat une oeuvre anti-académique, qui s'inscrit dans la continuité de celles des Nicholas Hytner (THE MADNESS OF KING GEORGE) et Joe Wright (PRIDE AND PREJUDICE). La distribution impeccable est dominée par l'attachante et polyvalente Emily Blunt, parfaite dans le rôle-titre.
Texte : Martin Bilodeau
Mathieu Carratier - Première
Si vous aviez apprécié le tempérament du film précédent de Vallée (C.R.A.Z.Y), préparez-vous à une douche froide royale: VICTORIA, produit par Martin Scorsese et la duchesse d’York (ça ne s’invente pas), est l’archétype du biopic souverain. Une choucroute impériale où rien ne dépasse de l’assiette et dont la dramaturgie ne décolle jamais.
François-Guillaume Lorrain - Le Point
(...) Miss Blunt, dernière beauté britannique en date, (...) sait alterner l'acier bien trempé et le velouté du regard. Au rayon hommes, le charme coruscant du rapace Paul Bettany fera sans doute des ravages. Un tiers d'histoire, un tiers de glamour et un tiers de romance: le cocktail du Québécois Jean-Marc Vallée prendrait très bien s'il n'était gâché par des ralentis et des mièvreries inexplicables.
Isabelle Régnier - Le Monde
Lisse et propret, hermétique à toute considération d'ordre historique ou politique, ce portrait hagiographique ne s'aventure jamais hors de la bulle dorée de la monarchie, où la souveraine apparaît comme le quintessence de la femme idéale (...). Dans ce registre, on préfèrera le déchaînement pop du MARIE-ANTOINETTE de Sofia Coppola.
Manon Dumais - Voir
(...) aux mains de Vallée, VICTORIA, LES JEUNES ANNÉES D'UNE REINE ne croule pas sous l'académisme rigide dont souffrent parfois les films à costumes. D'une fine élégance et baigné d'une douce lumière, l'ensemble illustre admirablement l'opulence de l'univers de la jeune reine, tout en laissant comprendre l'étouffement que celle-ci ressent dans sa cage dorée.